Alors que la dynamique s'est ralentie en vue de l’augmentation des cas, aux États-Unis en juillet et en Europe en août, la reprise économique continue. Les indices PMI européens et la confiance des consommateurs américains se sont repliés en août, mais les chiffres restent globalement encourageants, avec un marché du logement américain très solide, un marché du travail résilient dans la majeure partie de l'Europe et un rebond continu des données chinoises. Selon nous, tant que ceci reste le cas, les marchés pourront continuer leur progression également.
Si la hausse des cas est préoccupante, nous ne prévoyons pas de nouveaux confinements généralisés, suggérant un chemin cahoteux, mais pas d'arrêt soudain. De plus, on s'attend à un ralentissement de la dynamique de croissance après le rebond initial en V observé après le confinement du printemps. Ainsi, des données moins robustes ne devraient pas surprendre les marchés.
Au-delà de la reprise, les marchés ont également besoin que les mesures de relance se poursuivent. Ici encore, nous nous attendons à ce que cela soit le cas. Les banques centrales ont déjà déclaré qu'elles resteraient ultra-accommodantes pendant longtemps (des années, en fait), et le discours de M. Powell à Jackson Hole devrait indiquer une plus grande flexibilité à l'égard de l'inflation, suggérant des taux bas pour une durée encore plus longue que celle actuellement indiquée de 2022. Partout en Europe, les programmes de lutte contre le chômage ont été ou sont susceptibles d'être étendus. La responsabilité incombe désormais aux États-Unis, où le Congrès doit adopter le CARES Act 2 pour prolonger les allocations de chômage et soutenir la la consommation. Bien que le sentiment d'urgence ait clairement disparu, nous nous attendons à une reprise de la pression et à un accord sur la « phase 4 ».
Enfin, les facteurs techniques restent favorables, le sentiment et le positionnement n'étant pas trop agressifs. Les positions courtes se sont réduites au cours des dernières semaines, mais elles persistent. Le sentiment est toujours plus « bearish » que « bullish ». Et relativement peu de flux sont revenus sur les marchés actions par rapport au sorties observées au T1. Au même temps, les flux du marché monétaire suggèrent mille milliards de dollars de cash en attente. De ce fait, nous pensons que les risques à venir sont susceptibles d'entraîner une plus grande volatilité, mais pas de ventes massives. De plus, ces scénarios, comme le ralentissement de la croissance, sont connus. Les tensions entre les États-Unis et la Chine ont fortement augmenté, mais les deux parties devraient éviter des conséquences économiques coûteuses qui pourraient faire dérailler la reprise naissante. Et même s'il est peu probable que les prochaines élections américaines soient exemptes de drame, les marchés ne semblent pas trop préoccupés par le résultat, ni par son impact sur les marchés.
Dans ce contexte, nous restons légèrement surpondérés sur les actions, sachant que le parcours ne sera pas sans heurts. À l'inverse, nous pensons que les marchés obligataires vont rester bien comportés. Les rendements souverains devraient rester contenus, mais peu susceptibles de baisser fortement, suggérant un potentiel de performance inférieur à celui du crédit, où nous conservons une préférence pour l’investment grade et une certaine exposition à la dette corporate en devise forte des marchés émergents en vue d'un éventuel resserrement des spreads.
Malgré une dynamique ralentie, la reprise économique continue : les actions des banques centrales devraient contenir les rendements et maintenir des obligations bien comportées et les actifs risqués devraient rester soutenus, même si le parcours sera probablement chaotique.