La finale de la Ligue Europa va opposer ce mercredi 14 mai 2014 au soir à Turin les clubs du Benfica Lisbonne et du FC Seville. Comme pour la finale de la Ligue des Champions qui verra s'opposer les deux clubs madrilènes (le Real et l'Atletico) dans dix jours, ce sont deux clubs de la péninsule ibérique qui vont tenter de conquérir la « petite » Coupe d'Europe. Cependant, outre le critère géographique, une autre chose unit les deux adversaires de ce soir : leurs finances qui sont de la même couleur que leurs maillots respectifs, c'est-à-dire rouge vif.
En effet, à la fin de la saison 2012-2013, la dette de la SAD (Sociedade Anonima Desportiva-Société Anonyme Sportive) Benfica atteignait la somme de 283.3 millions d'euros qui se divisaient ainsi : 63.6 millions pour le financement du stade ; 121.6 millions pour le financement du club ; 93.2 millions d'emprunts obligataires et 4.9 millions pour les contrats des joueurs.
Du fait de l'ensemble de ces dettes, la SAD a payé l'an dernier 17.6 millions d'intérêts aux banques, ce qui a contribué à maintenir les comptes dans une situation pour le moins compliquée puisque le club lisboète a cumulé 22 millions de pertes sur les deux derniers exercices dont 10.4 millions pour la saison dernière. Pire, pour arriver à se maintenir à flots, le club a émis en avril de l'an dernier 45 millions d'obligations à...7.25%. La conséquence majeure de tous ces éléments est que les capitaux propres du club étaient négatifs de 23.8 millions d'euros à la fin de la saison dernière !
Côté andalou la situation n'est guère meilleure. En effet, le FC Séville avait à la fin de la saison dernière une dette de 101.2 millions d'euros ce qui ne classait pourtant le club « sevillista » qu'à la 9ème place des clubs les plus endettés de la Liga derrière le Real Madrid (589.9 millions), le FC Barcelone ( 578.1 millions), l'Atletico Madrid (514.3 millions), le FC Valence ( 381.9 millions), Villareal (267.4 millions), l'Espanyol Barcelone ( 187.8 millions), le Real Saragosse (152.4 millions) et le Malaga CF ( 113.9 millions).
Pour la saison dernière, le FC Séville affichait des comptes hallucinants puisque, outre la dette mentionnée auparavant, le club affichait un passif total de 141.1 millions pour un budget de 85.7 millions, les recettes (droits télévisuels ; entrées au stade) n'atteignant que 51.7 millions et les ventes de 4 joueurs ( Jesus Navas, Diego Lopez, Luis Alberto et Luna) rapportant , elles, 31.3 millions. Vu l'état des comptes et les impayés qui en découlaient, la Mairie de Séville a décidé d'opérer en juillet 2013 une saisie sur le club qui devait à la ville 2.8 millions d'impôts et taxes diverses impayés en attendant peut-être une saisie qui sera opérée par l'Etat, le club sévillan ayant 18 millions d'impayés en impôts et charges sociales...
La finale de Turin oppose donc deux clubs au palmarès prestigieux mais en faillite virtuelle qui ne seront pas, selon les dernières informations, sanctionnés par le fair play financier, contrairement au Paris Saint Germain qui paye pourtant rubis sur l'ongle ses salaires, charges sociales et impôts. Une preuve de plus que le fair play financier à la sauce Platini est une gigantesque foutaise...