Décidément, quasiment un an jour pour jour après le scandale du DieselGate, il avait éclaté fin septembre 2015 aux Etats-Unis, l'affaire n'est toujours pas résolue. Loin de là : après l'annonce d'un probable procès pénal pour les hauts dirigeants de Volkswagen, des amendes records et même une accusation de tricherie pour Renault qui aurait été maquillée par le gouvernement français, voilà que le constructeur italo-américain Fiat Chrysler (FCA) est formellement accusé de tricherie.
(Encore) Un logiciel qui permet de tricher aux tests anti-pollution ?
La technique utilisée par Volkswagen pour tricher aux tests-antipollution des autorités du monde entier est désormais connue : le groupe avait installé sur ses moteurs diesel un logiciel qui réduisait les émissions polluantes lorsqu'il reconnaissait être en train de passer un test... et qui se désactivait après. L'IKB, l'agence fédérale de l'automobile allemande, estime que Fiat a fait quelque chose de semblable.
Selon un document que l'AFP a dévoilé jeudi 1er septembre 2016, FCA aurait installé, sur ses véhicules, un logiciel similaire à celui de Volkswagen. Le système de filtrage des émissions toxiques se débrancherait automatiquement au bout de 22 minutes de moteur allumé. 22 minutes, c'est 2 minutes de plus que la durée normale d'un test antipollution. C'est sournois, mais c'est efficace.
Ainsi, alors que chez Volkswagen le logiciel reconnaissait qu'il passait un test et augmentait le filtrage des émissions polluantes, chez Fiat les émissions sont filtrées pendant seulement une durée très limitée. Après ces 22 minutes, selon l'IKB, les niveaux de produits toxiques sortant des pots d'échappement seraient entre 9 et 15 fois supérieurs aux niveaux autorisés.
L'Allemagne accuse Fiat, le constructeur répond avec le soutien de l'Italie
Pour l'Allemagne, le fait que le logiciel se débranche au bout de 22 minutes est une preuve de tricherie mais... pas pour les Italiens. FCA, qui n'a pas fait de commentaire, rappelle simplement un communiqué de février 2016 où le groupe rappelle que ses véhicules, dont les quatre modèles incriminés (Fiat 500x, Jeep Renegade et Fiat Doblo), ont passé les tests avec succès.
Du côté des autorités italiennes, même son de cloche : alors que l'Allemagne aimerait la coopération de l'Italie dans l'affaire, le ministère des Transports italien estime que le logiciel en question ne sert qu'à protéger le moteur et que, donc, le constructeur de Turin n'a pas triché.
Reste à Fiat à expliquer les niveaux largement supérieurs d'oxyde d'azote enregistrés par l'IKB. Même en donnant au constructeur le bénéfice du doute et en supposant que le logiciel ne serve pas à tricher, il n'empêche que les modèles concernés ne sont pas dans les normes.