Angela Merkel, fraîchement réélue au poste de chancelière allemande, a réservé la primeur de son premier voyage à l'étranger à la France, avec une rencontre avec Emmanuel Macron. L'occasion pour les deux pays d'annoncer une feuille de route pour « refonder » l'Union européenne.
Cette feuille de route contient de nombreux sujets complexes qui seront présentés aux pays membres de l'Union européenne et de la zone euro. La France et l'Allemagne espèrent rallier tous ces États et obtenir leur agrément d'ici le Conseil européen, fin juin. Les dossiers qui seront inscrits sur cette feuille de route ne manquent pas : union bancaire, Mécanisme européen de stabilité (MES), innovation, convergence fiscale, capacité budgétaire… Il y a beaucoup de travail mais l'ambition est immense : la « refondation » de l'Union européenne selon Emmanuel Macron, « un nouvel avenir » européen pour Angela Merkel.
Un cocktail pour la croissance
Cet « agenda de croissance et d'innovation » comme l'appelle l'Élysée doit « réarticuler » les principes de responsabilité et de solidarité, a indiqué le président de la République. La France et l'Allemagne veulent que la zone euro « converge », en particulier via un outil budgétaire. « Pendant de longues années, l'Europe a attendu que le couple franco-allemand avance et propose. Nous y sommes prêts », a assuré Emmanuel Macron. « Nous ne sommes peut-être pas toujours dès le départ du même avis », a déclaré la chancelière, « mais dans l'Histoire, la France et l'Allemagne ont déjà fait beaucoup ». Et les efforts sont couronnés de succès « quand on travaille main dans la main », s'est-elle réjouie.
Difficultés techniques
Côté allemand, on cherche d'abord la stabilisation durable de l'euro et l'amélioration de la compétitivité internationale de la zone euro. Si les premières étapes concrètes seront réalisées dès cette année, les autres devront avoir été franchies avant les élections européennes de mai 2019. Il demeure des « difficultés techniques » sur l'union bancaire, comme l'a indiqué Bruno Le Maire en sortant d'une réunion avec son homologue allemand, Olaf Scholz, mais elles seront levées d'ici la fin juin, a rassuré le ministre de l'Économie.