Nouveau couac de communication du gouvernement ou nouveau revirement de situation dans le dossier de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace ? Alors que lors de sa campagne présidentielle en 2012 François Hollande avait promis une fermeture en 2016 pour cause de vétusté, il était revenu sur cette décision en septembre 2015. Emmanuelle Cosse, nouvelle ministre du Logement, a réitéré le projet de fermeture pour 2016.
Fessenheim fermera bien en 2016 selon Emmanuelle Cosse
La nouvelle ministre du Logement, issue du parti Europe Ecologie Les Verts (EELV) a déclaré dimanche 6 mars 2016 que "Le calendrier (de la fermeture de Fessenheim) c'est celui que m'a répété à plusieurs reprises le président de la République, c'est 2016". Invitée du Grand Jury RTL-LE Figaro-LCI, elle relance donc le débat sur cette question.
Pourtant, François Hollande avait déclaré que Fessenheim n'allait pas fermer en 2016 à cause du retard dans les travaux de l'EPR de Flamanville. Le maintien de la centrale, et des centrales en général, est également le souhait d'EDF qui espère obtenir du gouvernement une rallonge de 10 ans grâce à des travaux.
Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, avait également demandé la fermeture de Fessenheim comme promis par le gouvernement. Mais pour l'instant le débat reste entier.
Pression étrangère et pression d'EDF
Si Emmanuelle Cosse est revenue sur un dossier qui, pourtant, ne concerne pas son ministère, c'est probablement car la Suisse et l'Allemagne demandent la fermeture de la centrale arrivée en fin de vie. La Suisse a même porté plainte contre une autre centrale nucléaire française, celle de Bugey, à cause des divers incidents qui y sont survenus. La centrale du Bugey est âgée de 37 ans, contre 38 ans pour Fessenheim, alors que la durée de vie d'une centrale nucléaire de ce type est de 40 ans.
La vétusté du parc nucléaire français pose donc problème aux pays frontaliers mais pas à EDF qui espère une rallonge. Le groupe voudrait que les centrales soient encore actives une dizaine d'années ce qui remettrait en cause la Loi de Transition énergétique votée en 2015 et qui prévoit de réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique français.