S'il y a bien un marché qu'il faudra surveiller attentivement dans la foulée de la FED, c'est le marché obligataire américain.
Janet Yellen doit, cette semaine, ajuster le forward guidance de l'institution. En d'autres termes, il s'agit de définir un calendrier plus précis de remontée des taux.
Les récents chiffres dressent un panorama positif et encourageant sur l'ensemble du spectre économique, marché immobilier et marché du travail compris. La FED devrait donc confirmer son intention de durcir sa politique monétaire au cours de l'année prochaine, dans le courant de l'été selon le consensus. Notre anticipation est que le durcissement intervienne plus tôt, pendant le deuxième trimestre, du fait d'une reprise qui devrait rester encore soutenue.
En dépit du ton « hawkish » de la FED dernièrement, on observe la persistance d'un décalage sur le marché obligataire américain.
En théorie économique, un resserrement de politique monétaire devrait provoquer une hausse des taux obligataires mais celle-ci n'a eu lieu que sur la partie courte de la courbe, et non pas sur les taux à 10 ans qui restent encore très bas.
L'explication a trait à la conjonction de trois facteurs principaux :
• une politique monétaire qui reste au niveau mondial très accommodante et favorise l'abondance de liquidité
• le retour des investisseurs sur le marché de la dette en raison des coûts d'entrée prohibitifs sur le marché des indices et des actions
• les anticipations erronées à propos des perspectives de croissance et d'inflation
En arrière-plan se profile la question de la bulle spéculative sur le marché obligataire, sous l'effet des volumes d'argent en circulation, et qui fait peu de doutes, au moins sur certains segments de marché.
Il serait toutefois erroné d'envisager un prochain éclatement de la bulle tant que persiste « l'illusion de liquidité permanente ». Tout au plus peut-on s'attendre à une légère tension sur les taux à cause de la réunion du FOMC de ce mercredi. Mais, qu'on se rassure, à court terme et à moyen terme, les taux américains devraient rester encore sous les 3%.
La crise qu'alimentent les banques centrales pour résorber celle de 2008 ne va pas survenir de sitôt !