La France championne des faillites d’entreprises

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Par Guillaume Cairou Modifié le 8 janvier 2013 à 6h07

« Les défaillances touchent peu de grosses entreprises, et une large part de l'augmentation touche des entreprises sans salariés ». Voilà l'explication systématiquement mise en avant par bien des experts qui commentent l'économie sans la vivre. Et bien, la réalité économique et entrepreneuriale est simple et toute autre.

Les défaillances d'entreprises ont progressé de 4,8%, avec 5.334 cas au mois d'octobre dernier. Qu'est-ce que cela cache vraiment ? La vérité est sans appel et révélée par une comparaison internationale simple mais beaucoup cherchent à se la cacher : le taux de défaillance des entreprises françaises est près de deux fois plus élevé que celui des entreprises allemandes.

Va-t-on longtemps continuer à se résigner à constater une tendance inquiétante observée depuis l'automne dernier sur le front des défaillances d'entreprises en France ou va-t-on enfin s'interroger sur les raisons qui l'expliquent et s'atteler à les résorber ?

Depuis près de 10 ans, les courbes de défaillances d'entreprises en France et en Allemagne suivent des trajectoires diamétralement opposées (30 099 défaillances d'entreprises contre 50 485 pour la France). La question est simple : pourquoi ce constat accablant ?

L'Allemagne a notamment un tissu entrepreneurial solide composé d'entreprises en moyenne plus grosses qu'en France et donc moins exposées au risque de défaut. 98% des entreprises françaises ont moins de 20 salariés. De plus, les entreprises allemandes sont montées en gamme et ont une rentabilité importante. Or, en France, nous continuons à casser toute rentabilité par une fiscalité inadaptée notamment dans le cadre d'une compétition mondiale.

Aussi, nous continuons à faire fuir les investisseurs et à casser la position des entreprises françaises dans la compétition internationale alors que l'évolution des défaillances est très corrélée à celle des exportations et de l'investissement.

Pourquoi continuons-nous à casser l'esprit d'entreprise dans notre pays ? Allons nous encore longtemps ignorer la contribution que les chefs d'entreprise apportent à la qualité de vie, à l'emploi, à l'innovation et à la compétitivité en France ? Allons nous encore longtemps assister impuissant à la fuite de ces talents vers des horizons plus cléments à l'entrepreneuriat ?

Il est donc impératif d'instaurer une fiscalité plus responsable afin de privilégier davantage les plus-values issues du travail pour favoriser l'éclosion de start-up pour lutter contre la désindustrialisation qui ravage nos territoires depuis déjà trop d'années, favoriser la montée en gamme de nos petites entreprises notamment en réorientant les économies réalisées sur les dépenses inefficientes de la sphère publique vers la mise en place de soutien à la trésorerie des PME et à l'élargissement du périmètre du crédit impôt recherche faute de mettre en place une véritable agence à la prévention des défaillances d'entreprises françaises pour qu'enfin l'Etat soit un Etat stratège.

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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