Faillite ou réformes, c’est le même prix

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Par Simone Wapler Publié le 27 février 2017 à 5h00
France Reforme Faillite Cout Etat
@shutter - © Economie Matin
2 000 milliards ?La dette française est supérieure à 2 000 milliards d'euros.

Les finances publiques françaises ont dépassé le point de non-retour. Mais les candidats à la présidentielle semblent l’ignorer et préférer aller mollement dans le mur.

Voici un tableau comparant les finances de Marianne France et de Marcel Martin, candidat à la commission de surendettement. Il permet de remettre en perspective la désastreuse gestion de Marianne France.

Jusqu’à présent tout baigne dans le beurre car les taux baissent et la vieille dette est remboursée en contractant un nouvel emprunt avec un taux d’intérêt plus faible. Marianne France peut donc toujours aller chez son coiffeur de luxe, distribuer de généreux pourboires aux voituriers et livreurs et s’enrober de vigogne. Mais si les taux montent la cavalerie doit cesser. A ce stade les souverainistes, étatistes de droite et de gauche, vous disent : mais pas du tout. Un État souverain ne peut pas faire faillite puisqu’il fabrique l’argent ! C’est bien pour cela qu’il faut retrouver une souveraineté monétaire. Chez les candidats à la présidentielle française non souverainistes, il semble que l’attitude soit : feignons de ne pas voir le mur. Quand on l’aura pris, il faudra bien en passer par la case réforme brutale mais ce sera un cas de force majeur et non pas une proposition électorale. Il y a deux façons de faire faillite ou de se réformer.

Par la déflation, la réduction de la quantité de dettes. Dans ce cas, sont punis d’abord ceux par qui le mal est arrivé. Il va falloir que le poids de l’Etat dans l’économie diminue. Passer de 57% du PIB à par exemple 47% du PIB soit 10% de décroissance ou encore 200 Mds€ de moins. Moins de dépenses publiques, moins d’entreprises zombies, moins d’activité subventionnées, moins de parasitocrates profitant des rentes, avantages, taxes, subventions.

Par l’inflation, l’augmentation de la masse de monnaie, de crédit infini et gratuit. Dans ce cas, tout le monde est puni. Mais souffrent plus ceux qui sont éloignés de la source des liquidités magiques du crédit infini et gratuit. La Parasitocratie, elle, voit les prix de ce qu’elle possède déjà flamber. Sa rente est préservée.

L’Institut des Libertés, présidé par Charles Gave, vient de mettre à jour son dossier à charge de l’euro, intitulé « Pourquoi et comment l’euro détruit l’Europe ».

On peut y lire en page 2 : « L’euro est une monnaie sans nation, ce qui historiquement n’est pas viable ».

Ce n’est pas exact. Il s’agit d’une vision platonicienne de la monnaie qui ne serait qu’une « convention sociale ». Aristote, à l’inverse de Platon, pensait au contraire qu’une bonne monnaie devait avoir une valeur intrinsèque. L’or a été jusqu’en 1971 une monnaie sans nation. Personne ne refuse un paiement en or quand les temps sont durs. L’or, cette monnaie démocratique puisqu’elle n’appartient à personne, est haï des gouvernements qui se réclament pourtant de la démocratie. Les politiciens et les financiers préfèrent le crédit, tellement plus souple… L’or met un frein à l’endettement. Ils ne veulent pas lâcher un système dont ils profitent si bien, en tous cas, pas volontairement. Pour vous, confronté à la faillite de votre pays, l’or reste une valeur refuge.

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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