Si, désormais, l’inflation est attendue pour durer bien au-delà du deuxième semestre 2022, ce qui n’était pas le cas avant le début de la guerre en Ukraine, les consommateurs devront en outre composer avec une forte hausse de leurs factures d’électricité et de gaz dès 2023. Le bouclier tarifaire en place depuis octobre 2021 va donner lieu à un rattrapage… alors que le gouvernement avait déclaré que ce ne serait pas le cas.
Le gouvernement dit « pas de rattrapage », la CRE dit que « si »
Comme le souligne le journal Le Parisien, le gouvernement semble bien avoir menti aux Français : le 14 janvier 2022, dans les colonnes du journal, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, déclarait qu’aucun « rattrapage » des tarifs du gaz et de l’électricité n’aurait lieu à la suite des décisions concernant le bouclier tarifaire. Pour rappel, le gouvernement a gelé les tarifs du gaz dès octobre 2021 puis a opté pour une augmentation des prix de l’électricité de 4% en février 2022. Pour l’électricité, la hausse aura ainsi été environ 11 fois inférieure à celle qu’elle aurait dû être.
Ces déclarations, souligne Le Parisien, ont toutefois été contredites par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) dès le 31 mars 2022. Cette dernière, dans une délibération, annonce en effet une hausse de près de 8% des tarifs de l’énergie pour les ménages français. Si aucune date n’a encore été décidée, le rattrapage pourrait bien survenir dès 2023.
Une hausse des prix lissée pour moins peser sur le budget ?
Selon les calculs du Parisien, une telle augmentation représenterait une hausse des dépenses des consommateurs de près de 150 euros annuels, pour une famille de 4 personnes ayant une dépense de 1.700 euros pour son chauffage électrique.
La question qui reste en suspens, c’est celle des modalités de ce rattrapage : va-t-il avoir lieu d’un coup, ou va-t-il être lissé sur plusieurs années ? Cette dernière option, rendue possible par la réglementation, semble évidemment privilégiée. Mais le résultat sera le même : une forte hausse des prix de l’énergie à venir pour les ménages, qui viendra s’ajouter à l’inflation généralisée et aux futurs changements dans les mesures de protection du pouvoir d’achat.