Cela fait deux jours que ce tableau établissant un parallèle entre une famille salariée et une famille RSA circule sur Facebook. Résultat ? 100 000 partages en 48 heures. Sauf que cette étude est totalement fausse selon Marti Hirsch, le père du RSA…
La conclusion de l'étude publiée dimanche dernier sur le réseau social, est la suivante, et politiquement incorrecte de surcroît : mieux vaut être au RSA que travailler, c'est financièrement plus juteux, et moins fatiguant ! L'auteur de l'étude, pour la justifier, précise d'ailleurs qu'il a réalisé ce fameux tableau à partir de données brutes trouvées sur le site du gouvernement.
Il compare ainsi la situation financière d'une famille de cinq personnes gagnant un faible salaire et celle d'une famille de même taille, au RSA. Conclusion : la famille au RSA s'en sort, à la fin du mois, avec 500 euros de plus par mois, une fois les dépenses retranchées des revenus. Et même si son auteur affirme qu'il s'agit juste d'une "connerie destinée à faire sourire quelques amis Facebook", les idées reçues sur le RSA vont bon train.
Ainsi, il y a deux ans, Laurent Wauquiez déclarait à ce sujet qu'un "couple qui ne travaille pas, qui est au RSA, en cumulant les différents systèmes des minima sociaux, peut gagner plus qu'un couple dans lequel une personne gagne un SMIC". Une idée qui se retrouve dans ce tableau où la famille vivant du RSA bénéfice donc de 20 650 euros annuels alors que la familles de salariés culmine à 20 280 euros.
Pas une grosse différence en somme, mais l'écart se creuse sur le volet des dépenses où la première famille, avec les aides multiples, ne dépense que 7300 euros annuels tandis que la seconde famille, sans aide aucune, laisse filer 12 910 euros. Selon Martin Hirsch, de telles "études" arment l'aigreur des gens.
D'après lui, "ce sont toujours les mêmes conneries". Tout serait donc affaire de malveillance. Pour Jean-Christophe Sarrot, de l'association caritative ATD Quart-Monde : "cela fait souffrir beaucoup de gens. Taper comme cela sur les pauvres, c'est leur "infliger une double peine"...