Le Noël de Mark Zuckerberg ne sera pas des plus joyeux : le milliardaire, patron et fondateur de Facebook, va surtout devoir se pencher sur les réponses qu’il donnera à la Federal Trade Commission (FTC), l’Antitrust américaine… pour la convaincre de ne pas démanteler le groupe qu’il a créé au fil des années. Facebook est en effet accusé d’abus de position dominante aux États-Unis, et l’issue de cette enquête pourrait être catastrophique pour le réseau social.
La FTC veut démanteler le groupe Facebook
La FTC, et les procureurs de pas moins de 48 états des États-Unis, ont frappé fort : le 9 décembre 2020, ils ont commencé à réclamer un démantèlement pur et simple du groupe Facebook. Un véritable retour en arrière puisque ce que la FTC reproche à Facebook, c’est son environnement omniprésent dans le domaine des messageries. Un environnement… qu’elle a participé à créer en premier lieu.
Afin de limiter la puissance de Facebook, la FTC demande que la justice contraigne le groupe de Menlo Park à se séparer de… WhatsApp et Instagram. Or, comme dans toute opération, Facebook avait demandé l’accord de cette même FTC lors du rachat des deux entreprises : Instagram, en 2012, pour 1 milliard de dollars… et WhastApp en 2014 pour le montant gigantesque de 22 milliards de dollars.
Mais il faut croire que la FTC n’avait pas vu venir les changements que Facebook a apporté à ses deux filiales… et surtout les interactions qui pouvaient en découler.
Abus de position dominante
Ce nouvel environnement, littéralement omniprésent aux États-Unis, est devenu, pour la FTC, un abus de position dominante. L’Antitrust estime que Facebook utilise tous les moyens à sa disposition pour écraser la concurrence, et notamment sa montagne de cash disponible. Résultat : les consommateurs ont peu de choix en tant que réseaux sociaux, leurs données personnelles sont mal protégées car partagées et les annonceurs ne peuvent faire l’impasse sur le groupe Facebook pour faire de la publicité.
La FTC, qui n’a pas de pouvoir décisionnel, demande à la justice américaine de contraindre Facebook à se séparer de ses deux filiales, afin de garantir un marché libre et égalitaire. Mais ça risque d’être très compliqué. Facebook peut déjà avancer que c’est la FTC elle-même qui a validé les rachats d’Instagram et WhatsApp, un argument fort pour se défendre.
Mais le groupe de Menlo Park a également lancé une fusion des messageries Messenger, Instagram et WhatsApp, qui ne sont quasiment plus qu’une seule et même messagerie. De quoi rendre la cession de ses filiales techniquement et financièrement difficile. Or, si la FTC veut protéger les consommateurs, son but n’est pas d’empêcher une entreprise de survivre.