Dimanche 25 juillet 2021, le Parlement a adopté définitivement le projet de loi étendant le pass sanitaire. Ce dernier, qui oblige à pouvoir présenter un test Covid négatif récent, une attestation de vaccination ou un certificat de rétablissement était déjà en vigueur depuis le 21 juillet dans les “lieux de loisirs et de culture” qui rassemblent plus de 50 personnes.
A partir d’août, les cafés, restaurants, foires et salons professionnels, les cars longs trajets, trains et avions, ainsi que les établissements médicaux devront impérativement exiger la présentation du pass sanitaire. C’est aux préfets que reviendra la décision d’inclure ou non les centres commerciaux dans les établissements concernés par cette obligation. Quant aux mineurs entre 12 et 17 ans, ils sont momentanément exemptés de pass sanitaire, jusqu’au 30 septembre. Chez les expatriés français, l’annonce de la loi a suscité de nombreuses inquiétudes, à juste titre.
Les quelque 2,5 millions de Français expatriés ont souvent suivi le schéma vaccinal proposé par leur pays d’accueil. La mise en place du pass sanitaire en France leur pose problème à partir du moment où ils ont été vaccinés à l’étranger, faute d’un QR code compatible ou d’un vaccin non reconnu en Europe. Faisons le point sur les différentes problématiques actuelles auxquelles les expatriés sont souvent confrontés.
Vaccins homologués par l’Union Européenne mais effectués hors d’Europe
Pour le moment, les expatriés français ayant été vaccinés avec un vaccin reconnu par l’UE ne savent que faire. Si quelques pays fournissent des QR codes pour attester de la vaccination complète, ils ne sont pour l’instant pas compatibles avec le système français. Néanmoins, le gouvernement se veut rassurant en promettant qu’une cellule sera mise en place au Quai d'Orsay. Elle sera chargée d’authentifier ces certificats de vaccination et de leur donner un QR code, pour bénéficier de l’équivalent du pass sanitaire sur le sol national.
Vaccins non conformes aux normes de l’UE (principalement Sinovac, Sinopharm, Spoutnik V et les deux sérums AstraZeneca fabriqués en Inde et en Corée du Sud).
Quant à ceux qui ont reçu un vaccin non reconnu par la France ni l’Union Européenne, ce qui concerne généralement les expatriés vivant hors d’Europe, ils ne pourront recevoir un QR code attestant de leur vaccination. La solution présentée par le gouvernement est jugée insuffisante pour certains : continuer à se faire tester car les tests PCR et antigéniques resteront gratuits pour les Français de l’étranger, de passage en France, qu’ils soient affiliés ou non à la sécurité sociale.
La situation devient ubuesque quand d’autres expatriés évoquent de se faire vacciner de nouveau en France avec un vaccin reconnu, pour bénéficier du pass sanitaire, même s’ils sont déjà complètement vaccinés avec un vaccin non homologué.
Ceux qui ont eu le COVID à l’étranger
Dernier cas de figure problématique, qui est pourtant peu évoqué par le gouvernement jusque-là : ceux qui ont été contaminés à l’étranger. Normalement, une contamination récente au virus est la dernière condition d’obtention du pass sanitaire. Le problème est que les dépistages réalisés hors de France ne sont pas reconnus par l’application TousAntiCovid et qu’il n’y a aucune option pour obtenir une équivalence. Les expatriés ont alors le choix entre se tester pour chaque activité ou se faire vacciner en France. Tous les Français de l’étranger peuvent toujours se faire vacciner gratuitement lors de leur passage en France, comme le rappelle régulièrement Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d'Etat chargé des Français de l’étranger.
Un bilan en demi-teinte
La situation est loin d’être simple pour les expatriés français qui prévoyaient de revenir en France pour les vacances ou plus longuement. La plupart déplorent le manque d’adaptabilité du système administratif français, le peu d’informations reçues via les postes consulaires et l’absence d’un plan généralisé de vaccination proposé à ceux vivant dans des zones où les vaccins n’étaient pas reconnus par l’UE, la France et parfois l’OMS au début des campagnes de vaccination. L’annonce de l’extension du pass sanitaire a poussé les expatriés à parfois différer leur retour en France, en attendant que la situation sanitaire s’améliore et que les contraintes imposées soient assouplies.