Exil des talents : l’inéluctable n’est jamais certain

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Par Jérôme Dubus Modifié le 15 mai 2013 à 2h49

Nous connaissons en France l'exil fiscal, consécutif à un taux d'imposition trop lourd, à une fiscalité instable et parfois rétroactive. Voici venu le temps de l'exil des jeunes talents qui n'est pas seulement un exil patrimonial mais surtout une fuite face au manque de dynamisme et de créativité de notre pays et à son absence de reconnaissance.

Le phénomène s'est considérablement accéléré en 2012 et il en sera de même en 2013. 27% des jeunes diplômés envisagent leur avenir ailleurs qu'en France et la proportion augmente en fonction du nombre d'années d'études (sondage IFOP/Deloitte). 31% des exilés récents sont des cadres ; 33% des dirigeants. Le mouvement touche désormais les forces vives et tout particulièrement les jeunes.

Les récentes mesures prises dans le domaine fiscal ont à l'évidence provoqué un climat confiscatoire : instauration d'une tranche à 75% pour l'IR ; augmentation de l'ISF ; volonté de taxer le capital autant que le travail ; mise sous conditions de ressources des allocations familiales ; remise en cause du régime fiscal des plus-values de cessions (affaire des « pigeons »).

Selon une étude PwC, la France se classe au 169ème rang sur 185 en termes d'attractivité fiscale des entrepreneurs : difficile de faire pire !

Et pourtant, le mal n'est pas seulement fiscal. Il existe depuis de très nombreuses années en France un climat hostile à la réussite, climat qui s'est aggravé depuis la crise de 2008. Or, pour conserver ses talents, la France doit non seulement revoir à la baisse le niveau de ses prélèvements obligatoires mais aussi faire en sorte que ce climat de défiance devienne un climat de confiance.

Les talents doivent être encouragés, la réussite mise en exemple et l'entrepreneuriat mis au cœur de la politique éducative.

Il n'y a aucune fatalité à voir les jeunes actifs s'exiler. Le syndrome de la révocation de l'Edit de Nantes qui vit en 1685 de nombreux entrepreneurs français protestants s'exiler en Allemagne ne doit pas se répéter.
C'est donc un véritable écosystème favorable à la prise de risques, à l'innovation et à la récompense du mérite entrepreneurial qu'il faut d'urgence mettre en place en France, tout en inscrivant au cœur de notre modèle éducatif la culture de l'entreprise et de la réussite.

Les futurs jeunes exilés se demandent traditionnellement ce qu'ils peuvent faire pour leur pays. Aujourd'hui, ils souhaitent savoir ce que leur pays peut faire pour eux afin d'y rester.

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Jérôme Dubus est conseiller de Paris (17ème arrondissement) et Secrétaire National de l'UMP.

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