Dans les affaires d’évasion fiscale, qui doit être sanctionné en priorité ?
- Les clients qui se livrent à des fraudes fiscales : 34 %
- Les banques qui organisent et facilitent les fraudes fiscales : 64 %
- NSP : 2 %
Le « ras-le-bol fiscal » et la défiance à l’encontre des institutions fait peser la responsabilité de l’évasion fiscale sur les banques.
Dans l’ « Affaire SwissLeaks » révélée par le journal le Monde il y a quelques jours, 180,6 milliards d’euros auraient transité à Genève par les comptes de la banque HSBC de plus de 100 000 clients et de 20 000 sociétés offshore entre le 9 novembre 2006 et le 31 mars 2007.
Ainsi, la question du sondage était de savoir qui, entre les banques, qui permettraient de dissimuler des montants accessibles à la fiscalité d’une part, et les individus qui se livreraient à des fraudes fiscales d’autre part, doit être sanctionné prioritairement. Qui des clients ou des banques sont les plus coupables ? En répondant à 64% les banques, plutôt que les particuliers (34%), les Français interrogés envoient plusieurs signaux de communication.
D’abord, ils montrent, et ce n’est pas inhabituel en France, une défiance à l’endroit des institutions bancaires. Ce sont elles, les « tentatrices », qui facilitent le passage à l’acte des particuliers et sont donc responsables du déclenchement des actions illicites ou illégales de leurs clients. Ce signal, les banques du monde entier devront l’entendre et probablement agir pour le rectifier.
Ensuite, les Français, en considérant que les clients, c’est-à-dire eux-mêmes potentiellement, ne doivent pas être sanctionnés en priorité, répètent une nouvelle fois que le « ras-le-bol » fiscal, qui avait été popularisé il y a deux ans par l’ancien ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, perdure encore en France.
Enfin, et comme corollaire au message précédent, les Français, en refusant de sanctionner les clients responsables, dans un élan « gaulois », indiquent que, bien qu’illicite, il n’est pas si grave de vouloir se soustraire, au moins pour partie, à l’impôt… à condition de ne pas se faire prendre.
Selon vous, pour faire baisser le chômage, il vaudrait mieux…?
- Augmenter la durée légale du travail : 41 %
- Diminuer la durée légale du travail : 56 %
- NSP : 3 %
56 % des Français interrogés estiment qu’il faut diminuer la durée légale du travail pour faire baisser le chômage
Les lois Aubry, réformes emblématiques de la gauche, qui fêtent leurs 15 ans, ont ressurgi dans le débat public par la voix du nouveau Secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui a récemment plaidé pour un passage de la durée légale du travail à 32 heures.
Une majorité de Français pense que la diminution de la durée légale du travail pourrait encore permettre de créer des emplois, on observe cependant qu’une part importante de la population n’en est pas convaincue (41%). Parmi eux, ce sont les seniors actifs (50-64 ans), génération proche de la retraite et directement impactée par les lois Aubry, qui sont les plus convaincus (63%).
En répondant ainsi, les Français interrogés envoient deux messages :
D’abord que la communication du nouveau Secrétaire général de la CGT a trouvé un écho et une oreille favorable dans l’opinion publique. Ce faisant, et le détail des résultats du sondage le montre, il se positionne sur un discours plébiscité par les électeurs de gauche. Monsieur Martinez est donc pleinement dans son rôle. Son discours que certains commentateurs ont pu considérer comme anachronique, a relancé le débat sur le temps de travail en France.
Ensuite, en répondant qu’il vaut mieux diminuer la durée du travail, les Français montrent une forme de pessimisme concernant la capacité du marché et des entreprises à créer de la croissance et donc de l’emploi. C’est un signal que l’exécutif doit entendre au moment du vote de la loi Macron à l’Assemblée nationale dont l’objectif est de libérer la croissance.
La baisse du chômage a un caractère particulièrement urgent pour le gouvernement actuel. Condition sine qua non d’une nouvelle candidature de François Hollande en 2017, comme il l’a lui-même affirmé lors de sa conférence de presse la semaine dernière. Le gouvernement devra démontrer rapidement que son action économique créera de la croissance, qui créera elle-même de l’emploi. Sinon, le discours sur la réduction de la durée légale du travail risque d’occuper les débats de la fin de ce quinquennat.