La chasse aux riches, quoi qu’on en dise, commence à porter ses fruits. Depuis le 1er janvier, les banques suisses jettent quasiment leurs clients français dehors – après leur avoir fait parfois une danse du ventre éhontée pour les attirer au bord du Lac Léman – à cause des accords bilatéraux franco-suisses qui suppriment de fait le secret bancaire. 80 % des comptes non déclarés détenus par des français à l’étranger le seraient en Suisse. Mais bien entendu, ce n’est qu’une statistique, une extrapolation, une conjecture….
En attendant, Bernard Cazeneuve se frotte les mains. Le ministre du Budget a déclaré hier devant la commission des Finances à l’Assemblée que ses services avaient reçu près de 16 000 demandes de régularisation, dont 6000 depuis le début de l’année. C’est beaucoup trop pour les services de Bercy qui ont traité seulement… 241 dossiers sur 2621 déclarés complets par l’administration. 241 sur 2621, 2621 sur 16 000, on voit l’ampleur du flou qui plane autour de ce dossier des évadés fiscaux et pourtant, Bernard Cazeneuve affirnme que plus de 230 millions d’euros sont déjà acquis pour l’Etat, sans préciser si les sommes ont effectivement été collectées, ou s’il s’agit du total des sommes réclamées à ce jour, sur la base de dossiers jugés complets. Mystère.
Cela n’a pas empêché le ministre du Budget de déclarer devant la commission des Finaces qu’il espérait récupérer des milliards grâce à la cellule de régularisation. Même si celle-ci fait plus que trainer la jambe. Bien que renforcée par 12 agents, qui s’ajoutent aux 24 déjà actifs sur ces dossiers aujourd’hui, il lui faudrait au rythme actuel deux à trois ans pour traiter tous les dossiers en cours, si le flux se tarissait demain ! De là à se demander si certains n’ont pas pris date avec le fisc, pour assurer leurs arrières, sans vraiment l’intention de régulariser, ou bien seulement de régulariser à la marge, pour faire de la « cosmétique patrimoniale », il n’y a qu’un pas…