Theresa May, qui a déménagé au 10 Downing Street après la démission de David Cameron, continue le gros chantier de la lutte contre l'évasion et l'optimisation fiscales qui coûtent cher au Royaume-Uni (comme à tous les pays du monde). Après avoir décidé de s'attaquer aux firmes qui conseillent les entreprises sur les meilleurs montages fiscaux pour payer moins d'impôts, elle va prendre des mesures contre les entreprises et les particuliers.
De nouvelles informations fiscales en provenance du Commonwealth
La Reine d'Angleterre Elisabeth II est également Reine de bien des pays : Canada, Australie, Nouvelle-Zélande... mais également une flopée de petites îles dont certaines sont ou ont été des paradis fiscaux : c'est le Commonwealth. L'endroit idéal pour cacher quelques millions de livres dans des comptes inconnus du fisc britannique.
C'est justement l'objet de la nouvelle loi qui permettra dès octobre 2016 au fisc du Royaume-Uni de recevoir des informations plus détaillées concernant les comptes offshore détenus par les sujets de Sa Majesté dans le Commonwealth et autres îles et territoires. De là, le fisc va tout simplement croiser les informations avec les déclarations des Britanniques et... sanctionner. Très durement même.
Une amende de trois fois le montant dû au fisc ?
Jane Ellison, Secrétaire des Finances du Trésor britannique, estime que cette nouvelle législation va "changer les règles du jeu". "Il est temps pour tous ceux qui évadent les impôts de faire ce qui est juste et de payer ce qu'ils doivent". Même plus : un projet de loi présenté mercredi 24 août 2016 prévoit des amendes pour les fraudeurs pouvant atteindre 3 fois le montant dû.
Theresa May, de plus, ne compte pas faire de cadeaux aux géants qu'elle a prévenus dès le 11 juillet 2016 : "ça ne change rien pour moi que vous soyez Amazon, Google ou Starbucks, vous avez un devoir de rendre l'argent, vous avez une dette envers vos concitoyens, vous avez la responsabilité de payer vos impôts".