Marine Le Pen aura eu sa revanche après avoir échoué à placer ses pions dans les municipalités de l'Hexagone, malgré quelques victoires remarquables. Lors des élections Européennes de 2014 le Front National est ressorti en tête alors que le Parti Socialiste et les Verts rament derrière la droite.
« Le FN a gagné cette élection »
Dès 20 heures, le dimanche 25 mai 2014, le porte-parole du PS, Carlos Da Silva, a déclaré « le FN a gagné cette élection », ne laissant plus aucun doute sur l'importance croissante du parti d'extrême-droite en France. Même si on n'est pas encore au niveau de 2002, lorsque le deuxième tour s'était joué entre Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac, il est indéniable que le Front National est de plus en plus important.
Certes les européennes sont des élections boudées par les citoyens (seuls 42% de votants, soit 58% d'abstention), mais le score important (25%) du FN face à un UMP qui n'obtient que 20,8% des voix et un PS qui atteint à peine les 14% (soit deux points de moins qu'en 2009) est une véritable réussite.
Surtout, pour Marine Le Pen, c'est une consécration et la victoire d'un pari qu'elle avait fait avec elle-même mais également avec ses adversaires : elle avait dit que son parti allait arriver en tête de ces élections, c'est chose faite.
La vague bleu Marine aux européennes... contre l'Europe ?
Les réactions de la classe politique au résultat du parti d'extrême droite ne se sont pas fait attendre, surtout depuis le moment où il était sûr que le FN allait arriver en tête. Plus ou moins, tous les avis de droite et de gauche sont concordes : c'est la cata.
Manuel Valls voit dans cette victoire un « séisme », François Bayrou « une décomposition de la vie politique française », Alain Juppé un « choc », Jean-Luc Mélenchon « une explosion »... et Cécile Duflot « une tache ».
Mais c'est au niveau européen qu'il va falloir craindre le pire. Le Front National, qui détient désormais 24 eurodéputés, veut quitter l'euro, renégocier les traités (notamment ceux de libre circulation, on s'en doute bien), baisser le financement de la France à l'Union Européenne...
Alors avec un parlement européen qui sera majoritairement composé de conservateurs, d'extrême-droite et d'eurosceptiques, il y a de fortes chances que les discours et les propositions du FN trouvent une bonne oreille d'écoute.