Inflation : pourquoi l’Europe est inquiète que les prix n’augmentent pas plus

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Par Laure De Charette Modifié le 3 février 2014 à 4h02

Rendez-vous compte : en janvier 2014, les prix en Europe n'ont augmenté que de 0,7%, alors que les experts espéraient qu'ils augmenteraient d'au moins 2%. Catastrophe !

La Banque Centrale Européeenne surveille les prix comme l'eau sur le feu

Mais pourquoi donc cela inquiète-t-il plus que jamais la Banque centrale européenne ?! Parce que l'an dernier déjà, en 2013, l'inflation, c'est-à-dire la hausse des prix, a été faible. En Europe, ils n'ont augmenté en moyenne que de 0,8%, et en France, de 0,9% (contre une hausse de 2 % en 2012, et de 1,8% par an en moyenne ces quinze dernières années !).

On pourrait croire que cela est une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat des Européens ; mais en fait, ce chiffre traduit surtout la mauvaise santé de l'économie européenne. Car dans une économie en pleine forme, les salaires augmentent, l'emploi augmente, la consommation des ménages augmente et donc les prix augmentent !

Or ce n'est pas tout à fait ce scénario que connait l'Europe actuellement... poussant vendeurs et fabricants à modérer la hausse des prix pour tenter de séduire encore les consommateurs.

Un risque réel de déflation

Résultat, certains analystes voient dans la situation actuelle un risque de déflation, c'est-à-dire de diminution générale et durable des prix. En quoi cela serait une mauvaise nouvelle ?

Car si les prix baissent, pourquoi acheter maintenant ce qui coûtera moins cher demain ? La déflation entraine donc mécaniquement une baisse de la consommation, mais aussi de l'investissement. Et donc la croissance du PIB ralentit. Et donc des entreprises font faillite, le chômage augmente, le pouvoir d'achat baisse, et les prix baissent. Un cercle vicieux dont il est très dur de sortir !

Pour éviter cela, la BCE pourrait être contrainte de baisser à nouveau cette semaine son principal taux directeur, celui dit de refinancement, à 0,10% ou 0,15% selon les analyses (sachant qu'elle l'a déjà baissé de 0,5% à 0,25%, son taux actuel, en octobre).

Comme l'explique le site Actufinance.fr, les taux directeurs sont au nombre de trois : le taux de refinancement est le principal ; il permet de réguler l'activité économique en facilitant l'injection de liquidités sur le marché. Si les taux sont bas, les investisseurs emprunteront en masse, le coût de l'argent étant faible. En temps de crise, les taux sont baissés afin de relancer l'activité économique.

Mais à 0,25%, les marges de manoeuvre en la matière sont réduites !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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