Un désastre programmé

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Par Simone Wapler Modifié le 13 octobre 2018 à 18h48
Zombie
@shutter - © Economie Matin
23%L'indice Eurostoxx des banques, depuis le début de l'année, recule de plus de 23%.

Ou l’euro se zombifie, ou il explose. Dans les deux cas, ceux qui n’ont pas de dette mais de l’épargne seront victimes.

En relisant mon titre, je me suis dit qu’il était très vague.

  • L’union monétaire enchaînant de force des pays bien gérés et mal gérés

  • L’Italie qui souhaite vivre à crédit avec des taux d’intérêt allemands

  • Les retraites en France

Il y a beaucoup de désastres en vue, mais finalement, ils nous toucheront de la même façon : moins de pouvoir d’achat et plus d’impôts.

Commençons par l’Italie. Malgré les interventions de la Banque centrale européenne, le taux d’intérêt de l’emprunt italien à 10 ans s’enflamme. Il a même atteint cette semaine 3,7%.

A ce taux, l’argent emprunté n’est plus vraiment gratuit…

Le gouvernement italien campe cependant sur ses positions et prédit « un tremblement de terre » aux prochaines élections européennes.

Les gens ne supportent plus l’austérité, indique Luigi Di Maio, le chef du mouvement Cinq étoiles.

C’est vrai que c’est abominable.

Vous viviez tranquillement de l’argent des autres, vous étiez élu en distribuant l’argent des autres, vous remplissiez votre caddie de supermarché avec l’argent des autres et, pof, tout d’un coup, il faut faire avec ce que vous avez vraiment… C’est cruel.

la destructioLes banques et la bourse italiennes accusent le coup. Comme vous le voyez, les banques se prennent une plus grosse claque sur le museau que les entreprises cotées italiennes en général.

Parmi les banques italiennes, Unicredit figure dans la liste des banques systémiques, c’est-à-dire que ses difficultés pourraient déstabiliser d’autres banques.

L’indice Eurostoxx des banques n’a pas bonne figure non plus. Depuis le début de l’année, il recule de plus de 23%.

« La complaisance des investisseurs quant aux menaces de la crise de dette italienne repose sur l’idée fausse que les scénarios du pire ont été évités ailleurs. Soyons clair : dans l’Histoire, aucun pays n’ayant pas le contrôle de sa devise n’a jamais eu une si grosse dette. La situation est sans précédent ».

Mark Curdmore, Bloomberg

Que peut-il se passer après les élections européennes ?

  • L’Italie met de l’eau dans son vin et se « grecquise »…

  • L’Italie sort de l’union monétaire

  • L’Allemagne sort de l’union monétaire

Dans les trois cas, l’euro va plonger. Peu importe l’issue politique, en fait. Qui à l’étranger voudra stocker de cette devise ? Soit les taux d’intérêt proposés sont minables car c’est la condition pour que l’euro survive ; soit les taux reflètent les risques de pays comme l’Italie, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la France et l’euro s’autodétruit.

Depuis février 2015, la Banque centrale européenne et la Banque d’Italie ont été les seuls acheteurs nets de dette italienne. Que va-t-il se passer si la BCE tient parole et arrête ses achats en 2019 ?

Ou l’euro se zombifie parce que la BCE fera machine arrière… ou il explose parce que l’Italie représentera le plus gros défaut de toute l’histoire financière.

Dans tous les cas, vous perdrez en pouvoir d’achat.

C’est pourquoi vous devriez diversifier votre épargne de précaution, l’argent que vous tenez disponible en cas de coup dur.

Un peu d’or

Un peu de bitcoin

Un peu de dollar, de franc suisse ou même de livre sterling

Vous avez le choix. Le seul mauvais choix est 100% euro.

Politiquement, il faudra un jour admettre que les dettes publiques ne pourront pas être honorées. Ce sera le jour J du jubilé. Vous devriez préparer l’ensemble de votre patrimoine à un tel événement car la destruction des dettes ne sera pas indolore pour ceux qui ont de l’épargne.

Pour plus d’informations et de conseils, c’est ici et c’est gratuit

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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