C’est l’un des axes majeurs du programme économique de Marine Le Pen, et du FN en général, dans le cas où elle deviendrait présidente de la République : la sortie de la France de la zone euro pour revenir, on suppose, au franc. Un projet qui risque toutefois de créer de gros problèmes au pays à en croire deux des principales agences de notation, Standard&Poor’s et Moody’s.
La France en défaut de paiement en cas de sortie de l’euro
Le défaut de paiement n’est pas réellement une faillite mais il peut y conduire, que ce soit pour une entreprise ou un Etat. La France n’est donc pas à l’abri de la faillite si Marine Le Pen venait à faire sortir le pays de la Zone Euro. Le défaut de paiement c’est tout simplement l’impossibilité pour le débiteur de payer ses dettes à ses créanciers.
La dette de la France avoisine les 100 % du PIB : au troisième trimestre 2016 elle avait atteint 2 160,4 milliards d’euros, soit 97,6 % du PIB. Et entre temps elle a augmenté, la France n’ayant pas de budget à l’équilibre et ne visant qu’un déficit de 3 %, le minimum prévu par le Pacte de Stabilité. Mais pourquoi la France serait en défaut de paiement si elle sortait de la zone euro ?
Les agences de notation mettent en garde
La première mise en garde est tombée en janvier 2017 par Moody’s qui a publié une lettre sur le journal The Economist. La deuxième est tombée le 4 février 2017 par Standard & Poor’s, comme le rapporte Reuters. Et les deux agences de notation sont concordes.
Changer de monnaie entraînerait, selon les deux agences, une rupture contractuelle, selon Moritz Kraemer, chef du bureau des dettes souveraines chez Standard&Poor’s qui précise « il n’y a pas d’ambiguïté ».
Si le paiement des dettes ne se fait pas dans les termes du contrat, « nous déclarerions ça un défaut de paiement » a-t-il déclaré au journal The Economist.
Mais, n’en déplaise à Marine Le Pen, Mortiz Kraemer n’y croit pas vraiment : « notre note actuelle de la dette française, AA, laisse supposer qu’un tel événement n’aura pas lieu ».
On peut également interpréter cette dernière phrase de la manière suivante : si la France sort de la zone euro il y a de fortes chances que la note de sa dette soit encore dégradée.