C'est un constat à chaque rentrée scolaire : les étudiants sont bien moins préoccupés par la reprise des cours que par leur recherche de logement qui se transforme chaque année en véritable parcours du combattant. Si le problème existe dans toutes les villes universitaires de France, il est particulièrement sensible à Paris où les loyers explosent littéralement depuis plusieurs années même pour les plus petites superficies.
L'envolée des prix des loyers sur la capitale française
La ville de Paris est sur le podium du classement des capitales européennes où les loyers des logements de petite superficie sont les plus élevés. Si Londres et Moscou la devancent d'une courte tête avec respectivement de 756 et 782 euros en moyenne pour un logement d'environ 20 m2, la capitale française est au troisième rang du palmarès avec un loyer moyen de 740 euros.
Les capitales du sud de l'Europe et celles des pays de l'est européen se classent dans la partie basse du tableau avec dans le peloton de queue des loyers entre 276 euros (Budapest) et 308 euros (Madrid), bien en dessous de la moyenne européenne qui s'établit à 520 euros, même s'il y a fort à parier, avec l'aide de l'Europe, que les prix dans les pays de l'est vont progressivement augmenter.
Cet état des lieux européen permet de mettre en exergue la très mauvaise position française en matière de logement étudiant dans notre pays et particulièrement dans la capitale où la situation est devenue très difficile. Actuellement, le loyer moyen d'un studio à Paris se situe 32% au dessus de la moyenne européenne et on comprend aisément que dans ces conditions il soit compliqué voire impossible à l'heure actuelle pour un étudiant de se loger dans Paris Intra muros et Région Parisienne dans laquelle le loyer moyen pour un studio est de 609 euros.
Le plus inquiétant dans cette situation reste qu'elle ne fait que s'aggraver. A l'heure où on pourrait s'attendre à une certaine stabilité des prix du logement, ces derniers continuent leur envolée, avec une augmentation de 9,96% du loyer moyen d'un studio à Paris entre 2012 et 2013.
Les raisons des prix très élevés de la location à Paris
Le marché de l'immobilier à Paris est particulièrement haut, constat qui se vérifié également sur le marché locatif avec une demande très soutenue notamment pour les logements de petite surface. Cette situation révèle un profond déséquilibre entre l'offre et la demande. Paris est à l'étroit dans ses murs et le nombre de logements proposés à la location n'est pas assez élevé pour satisfaire les besoins existants. Inéluctablement, ce déséquilibre alimente à la hausse la courbe des loyers. Les revenus eux n'augmentant pas dans les mêmes proportions, cette situation pousse ainsi les locataires à chercher un logement toujours plus petit ou a élargir leur périmètre de recherche parfois jusqu'en banlieue.
Le logement étudiant pourrait échapper à cette tendance générale s'il n'était pas dépendant du marché immobilier privé. Or le nombre insuffisant de places en résidences universitaires ne parvient à loger qu'environ 2,6% des étudiants fréquentant les universités et établissements d'enseignement supérieur de Paris intra muros. Les chiffres à cet égard sont éloquents : le Crous de Paris ne dispose que de 5800 places de logement étudiant reparties dans 56 résidences universitaires. Pour plus de la moitié des étudiants, la seule solution consiste à retarder le départ du foyer familial, quand celui-ci se trouve sur Paris ou en région parisienne. Cette situation n'a rien d'une spécificité parisienne, elle est générale à la France toute entière.
Notons que si Paris est la 3ème ville la plus visitée au Monde notamment grâce à la beauté et la richesse de son patrimoine, elle attire de très nombreux investisseurs étrangers qui partagent une part croissante des transactions et locations d'exceptions dans la capitale, tirant tous les prix vers le haut.
Quelles solutions pour le logement étudiant dans la capitale ?
Pour la grande majorité des étudiants n'obtenant pas de place en résidences universitaires doivent se tourner vers le marché privé. Quatre solutions :
- les résidences étudiantes privées,
- les logements proposés par des particuliers,
- les chambres chez l'habitant,
- la colocation.
Outre les garanties qu'ils sont contraints d'apporter pour pouvoir décrocher le bail tant espéré, les étudiants subissent de plein fouet les prix du marché, les obligeant à consacrer la plus grande partie de leur budget à leur logement.
Face à la pénurie et à la flambée des prix des loyers, les étudiants doivent s'organiser et anticiper. Pour rechercher un logement à Paris, il doivent s'y prendre plusieurs mois à l'avance. La date limite de dépôt d'un dossier pour obtenir une chambre dans une cité universitaire est d'ailleurs fixée au 30 Avril. Idem pour les résidences étudiantes, nombreuses sont celles qui proposent des pré-réservations très tôt dans l'année.
Pour les visites d'appartements, il faut être très réactif et pouvoir se déplacer rapidement.
Une notion importante a retenir : plus un étudiant tarde plus il a de risque de devoir faire des concessions (surface, emplacement, qualité...) sur le logement qu'il va occuper.
Notons que de nombreuse aides au logement existent et dont peuvent bénéficier la quasi totalité des étudiants. Parmi elles, l'APL, l'ALS, les aides des régions, Astia...).