Finalement, le rôle de représentant du personnel n'est pas si enviable que cela. Selon la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques, qui dépend du ministère du Travail, les salariés ont plus à perdre qu'à gagner en devenant membre du Comité d'entreprise, du CHSCT ou délégué syndical.
D'après la Dares, un salarié représentant du personnel n'a pas le même salaire qu'un autre salarié au même poste : Dans quatre cas sur dix, il ne bénéfice pas de l'augmentation accordée aux autres. L'étude n'explique pas les raisons de cet ostracisme : Est-ce pour brimer le salarié syndiqué, consciemment, ou inconsciemment ? Au contraire, pour éviter de laisser penser qu'il puisse être chouchouté par la direction ? Ou encore tout simplement parce que sa productivité laisse à désirer, en raison de son mandat ? L'étude constate un autre effet pervers du mandat syndical : Les promotions sont moins nombreuses : - 20 % sur trois ans, comparé à des salariés aux mêmes profil. Là encore, on peut imaginer que la promotion est parfois rendue plus difficile à octroyer en raison même de l'existence du mandat syndical.
L'étude porte sur une base large, puisque le nombre de salariés représentants du personnel en France s'éleve à 600 000, dans les entreprises de 10 personnes ou plus.