Présidentielles américaines : “ it’s the economy, stupid ! ”

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Par Gilles Sengès Publié le 4 octobre 2012 à 11h56

Lorsque l’on demandait au stratège de campagne de Bill Clinton comment il comptait faire gagner son candidat face à un George Bush père, président en place encore tout auréolé de sa victoire dans sa première guerre du Golfe, James Carville renvoyait inlassablement au bilan économique de l’hôte de la Maison Blanche.

Et contre toute attente, en dépit d’une campagne entachée par des affaires extra-conjugales, Bill Clinton l’emportait en 1992 face à un George Bush confronté à une Amérique engluée dans la récession avec un taux de chômage de 7,8% et des promesses non tenues en matière de fiscalité.

L’histoire pourrait bien se répéter cette année aux Etat-Unis. C’est en tout cas l’espoir et la stratégie de l’équipe de Mitt Romney, le candidat républicain, qui lors de son premier débat, mercredi soir, n’a eu de cesse de confronter Barak Obama, l’hôte de la Maison Blanche, à son bilan économique.

Celui d’un pays qui connaît la situation la plus grave depuis la "Grande Dépression" avec plus de 8 % de la population active sans travail et une dette abyssale qui a encore bondi de 51 % sous sa présidence pour dépasser les 16 000 milliards de dollars.

Mitt Romney a ainsi eu beau jeu de reprocher à son adversaire de s’être trompé de priorité en s’accrochant à sa réforme du système de santé au lieu de s’atteler à la remise en marche l’économie américaine.

Le message semble avoir porté. A en croire le sondage réalisé par la chaîne CNN, au sortir du débat, 67 % des Américains interrogés ont donné le candidat républicain, jugé jusque là peu charismatique, vainqueur de la confrontation avec un Barak Obama, placé sur la défensive.

Les deux hommes ont encore deux rendez-vous télévisés, les 16 et 22 octobre, avant l’élection du 6 novembre mais cette première rencontre sonne comme un sérieux avertissement pour le président sortant.

Il se dit généralement, outre-Atlantique, qu’un débat ne peut pas faire gagner une élection présidentielle mais qu’elle peut la faire perdre… Crédité jusque là d’une avance d’une dizaine de points dans les sondages, l’hôte de la Maison Blanche devrait connaître une fin de campagne plus difficile que prévue.

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Ancien rédacteur en chef des Échos, Gilles Sengès a été correspondant en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Espagne.

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