Une avalanche de déclarations catastrophistes. A juste titre ? Sans doute. Aux Etats-Unis, alors qu'au matin du troisième jour de paralysie de l'administration fédérale, aucun compromis n'est en vue et que le plafond de la dette va être atteint le 17 octobre, les menaces se font plus pressantes.
Des conséquences économiques ressenties pendant plus d'uné génération
Le Trésor américain a expliqué que si le plafond de la dette n'est pas relevé en urgence, les Etats-Unis pourraient faire défaut. Et cela aurait des conséquences économiques « profondes ». Un défaut de la première puissance économique mondiale pourrait même, selon lui, déclencher une crise financière similaire à celle de 2008, voire pire. Rien de moins !
« Les conséquences économiques d'un défaut (...) pourraient, du fait de taux d'intérêt élevés, d'un investissement réduit, de paiements plus élevés pour la charge de la dette et d'un taux de croissance lent, être ressenties pendant plus d'une génération » a précisé Jack Lew, le Secrétaire au Trésor, l'équivalent du ministre du Budget chez nous.
La stabilité financière du monde serait en jeu
De son côté, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, est elle aussi montée au créneau pour sonner l'alarme. Pour elle, l'incapacité de relever le plafond de la dette serait « critique » pour la stabilité financière du monde, pire encore que la paralysie budgétaire actuelle. C'est dire !
Cela suffira-t-il à convaincre les élus de voter le relèvement du plafond de la dette ? Fixé à 16 700 milliards de dollars, il va être atteint dans treize jours. En clair, à partir de cette date, les Etats-Unis auront atteint la limite de leurs possibilités légales d'emprunter et le Trésor devra financer le gouvernement avec les seules liquidités dont il disposera. Mais là encore, le débat promet d'être houleux entre les élus de la Chambre des Représentants, à majorité républicaine, et ceux du Sénat, à majorité démocrate. Les premiers veulent conditionner le relèvement du plafond de la dette à une réduction des dépenses publiques ou un report de certains aspects de la réforme de santé de Barack Obama. Inacceptable pour les partisans du président.
Précisons que ce serait la première fois que les Etats-Unis feraient défaut.
Le double fiasco politique et économique actuel n'est évidemment pas de nature à rassurer les marchés. Hier, Wall Street a fini sur un repli plus marqué après avoir déjà reculé la veille : le Dow Jones a cédé 0,90% et le Nasdaq 1,07%. Et le S&P 500, l'indice boursier basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses américaines, a à nouveau reculé de 0,90%.