C’est un abandon en rase campagne que vient de nous faire François Hollande sur la révision constitutionnelle qui, au-delà de la très décriée mesure concernant la déchéance de nationalité, visait surtout à constitutionnaliser un état d’urgence permanent et donc une forme de pleins pouvoirs donnés à l’exécutif, la fin d’une certaine forme de répartition des pouvoirs, la mise au pas des juges mais aussi de la représentation nationale.
Bref, quelle que soit la façon dont on regardait ce projet, il n’était pas uniquement liberticide : il visait ni plus ni moins à instaurer une dictature – soft certes, mais une dictature quand même.
N’imaginez pas qu’en écrivant ces lignes j’oublie une seule seconde nos 130 morts et nos 600 blessés du 13 novembre. Je n’en oublie justement aucun d’eux et je peux même vous dire qu’il y en aura, hélas, encore beaucoup trop dans les mois et les années à venir. Pourquoi ?
Parce qu’on ne lutte pas contre le terrorisme par ce type de changements constitutionnels qui ne visent qu’à emmerder les “honnêtes gens” puisque, par définition, le terroriste se fiche comme d’une guigne aussi bien de la déchéance que des lois ou des règles. Le terroriste poursuit sa logique de terroriste, à savoir tuer pour semer la terreur et faire monter les tensions communautaires dans un pays qui est plus en voie de libanisation que sur le chemin de la réussite du “vivrensemblisme”.
De la guerre civile qui vient
Ho, cet intertitre n’est pas de moi : c’est le dernier ouvrage de Rioufol, un des plus célèbres éditorialistes du Figaro, et non, il n’est pas fasciste !
Vous avez aussi Kaner, un vague mamamouchi préposé à la politique de la ville, ce qui veut dire des banlieues dans la novlangue politiquement correcte gouvernementale, qui nous explique comme si c’était une évidence toujours admise que 100 Molenbeeck sont en France… Super.
Alors comment lutter contre le terrorisme selon les abrutis qui nous dirigent ?
1/ Faire rentrer tout plein de migrants qu’il faut accueillir et dans lesquels, c’est un secret de polichinelle, se cachent suffisamment de fous furieux pour mettre à feu et à sang l’Europe et la France. Mais ce n’est pas tout.
2/ Il faut, à un moment où les sensibilités et les communautarismes religieux sont exacerbés, mettre un article dans la nouvelle Loi Travail qui va créer des sacs de noeuds invraisemblables autour des revendications religieuses dans les entreprises. Nous allons donc créer de l’agacement mutuel au lieu de créer de l’apaisement. Mais ce n’est pas tout.
3/ On refuse de penser et d’exprimer nos maux pour ce qu’ils sont avec les justes mots. Ce faisant, nous nous interdisons toute pensée, toute forme de constat de la réalité et donc tout type de réponse approprié. Mais ce n’est pas tout.
4/ Alors que la délinquance n’a jamais autant pourri le quotidien de nos concitoyens, nous avons des réponses pénales de plus en plus molles et laxistes. On veut d’un côté limiter l’accès aux armes légales tout en étant incapables de lutter contre le véritable trafic d’arme qui gangrène les cités du nord au sud de notre pays. On veut lutter contre la radicalisation mais rien n’est fait pour la prévenir alors que le lien entre primo-délinquance et terrorisme est réel – même si tous les terroristes n’étaient pas connus “défavorablement des services de police”, un gros paquet le sont ! Mais ce n’est pas tout.
5/ Nous acceptons sur notre sol des financements de pays qui sont, comme chacun le sait, des grandes démocraties respectant les droits de l’homme, de la femme et des minorités (y compris sexuelles du type LBGT). Ceux qui financent en Syrie financent aussi ici mais sont nos alliés… Mais ce n’est pas tout.
6/ Nous faisons la guerre, nous, la France, en Afghanistan, en Syrie que nous bombardons, ou encore en Lybie où nous avons créé un merdier épouvantable en virant Kadhafi qui était tout aussi démocrate que tous les cheikhs avec provisions des pays du Golfe. Nous ne l’avons pas fait seuls puisque c’était avec l’aide des Britanniques, et aujourd’hui Total et BP se partagent le gâteau du pétrole libyen… Mais ce n’est pas tout !
7/ Nous hurlons au fascisme dès que s’agite un drapeau tricolore ou que résonne une Marseillaise dont les paroles sont d’ailleurs bien trop “violentes” et racistes selon les bien-pensants cucul-gnangnan. Pourtant, si nous voulons du “vivre ensemble”, il faut définir une histoire, une fiction commune autour de valeurs et de grandes idées partagées. En se refusant de définir notre identité (ce qui ne veut pas dire de faire apprendre par cœur à un petit “noir” que ses ancêtres étaient des Gaulois), on s’interdit de dire aux nouveaux arrivants dans quoi ils doivent s’intégrer et évidemment, cela procède de la destruction des nations. mais ce n’est pas tout.
8/ L’Europe, qui est “la paix” n’est-ce pas, fait tout ce qu’elle peut pour dissoudre justement les identités nationales et les “homogénéités” pour détruire les pays. Historiquement, c’est en détruisant les identités régionales que les nations européennes se sont créées. C’est le cas de la France. C’est en détruisant les pays et en déplaçant les populations que l’URSS s’est construite. Il en est exactement de même de l’Europe. Pour exister, l’Europe doit détruire les États-nations. Plus vous voudrez d’Europe, plus vous irez dans le sens de l’Europe fédérale ou des États-Unis d’Europe et plus vous aurez de liberté de circulation, de déplacements de populations pour, à la fin, dissoudre tout sentiment d’appartenance. Sans sentiment d’appartenance, comment voulez-vous que nous puissions avoir du vivre ensemble ? C’est totalement contradictoire. Illusoire.
Je pourrais continuer les exemples à l’infini sur notre duperie, notre idiotie, nos ignominies commises ici et ailleurs et je peux vous affirmer sans craindre de me tromper qu’en poursuivant une telle politique nous continuerons à en payer le prix.
Alors dans tout ce marasme, il y a une bonne nouvelle.
Mamamouchi 1er vient de passer une fois de plus pour le roi des glands, et je dois vous dire qu’en écrivant ces lignes au moins j’esquisse un sourire. Ce gus est une calamité ambulante qui devrait désormais, enfin, par décence, tirer un trait sur son projet de réélection auquel il est bien le seul à croire.
Enfin, la gauche, qui a su faire échec à cette mascarade de constitutionnalisation de l’état d’urgence, serait bien inspirée de poursuivre dans cette voie et de foutre François Hollande dehors pour être en mesure de présenter un projet et un candidat qui ressemblent à quelque chose en 2017.
En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Article écrit par Charles Sannat pour son blog Insolentiae