Chose promise, chose due : l'État va bel et bien reprendre à son compte une partie importante de la dette de la SNCF. Edouard Philippe l'a annoncé aux syndicats qui ont défilé à Matignon toute cette journée de vendredi.
Cette reprise de la dette était actée depuis plusieurs semaines, il restait maintenant à en connaitre les modalités. C'est Edouard Philippe lui-même qui en a révélé les grandes lignes aux syndicats qui ont été invités à Matignon ce vendredi 25 mai. L'État s'engage donc à reprendre 35 milliards d'euros de la dette de la SNCF, en réalité de SNCF Réseau, l'entreprise qui gère les infrastructures ferroviaires. Sa dette s'élève à 46,6 milliards d'euros ; la dette totale de la SNCF (en comptant SNCF Mobilité, qui transporte les voyageurs) se monte à 54,5 milliards d'euros.
Un effort colossal
Ces 35 milliards seront repris en deux fois : une première grosse partie de 25 milliards en 2020, le reste (10 milliards) en 2022 pour solde de tout compte. Le gouvernement avait l'intention de ne pas refiler la patate chaude à ses successeurs, cette dette sera donc reprise durant le quinquennat. Techniquement parlant, ces 35 milliards seront présents dans une caisse d'amortissement présente dans le budget de l'État ; chaque année, les députés en voteront le financement spécifique.
Gain de productivité
En contrepartie de cet effort colossal de la part de l'État (qui est en grande partie responsable de cette dette), le gouvernement entend faire passer sa loi sur la réforme ferroviaire bien évidemment. L'exécutif souhaite également obtenir la réduction de l'écart de productivité entre la SNCF et la concurrence des deux tiers d'ici 2026 (il est de 30%, estime le gouvernement), à raison de 2,7% par an. SNCF Réseau devra de plus se contenter d'une hausse des péages équivalente à l'inflation : pas question de les augmenter de manière démesurée, l'objectif étant de faire circuler plus de trains sur le réseau ferroviaire.