L’État a décidé de nationaliser STX France, l’opérateur des chantiers de l’Atlantique. Une décision tout autant économique que politique, qui s’est réalisée au détriment du repreneur italien, le groupe Fincantieri.
Contre un chèque de 80 millions d’euros, l’État — qui possédait un tiers du capital de STX France — s’empare de la totalité des parts de l’entreprise qui gère les chantiers navals de Saint-Nazaire. Une décision qui ne fait pas les affaires du groupe Fincantieri : l’entreprise, au terme de négociations avec le précédent gouvernement, devait s’emparer de la majorité du capital des chantiers de l’Atlantique. Mais ce n’était pas dans les projets d’Emmanuel Macron.
Un Airbus naval civil et militaire
Peu de temps après son élection à la présidence, Emmanuel Macron s’était rendu à Saint-Nazaire pour évoquer sa grande idée de l’avenir des chantiers navals : les transformer en « Airbus du naval civil et militaire ». Un projet d’envergure qui ne correspondait pas à ce que voulait en faire Fincantieri. C’est la raison pour laquelle la France a propos étant un nouveau schéma capitalistique à « 50 - 50 ». Refus net des autorités italiennes, qui réclament une majorité pour Fincantieri, même minime. Paris avait jusqu’au 29 juillet pour faire valoir ses droits de préemption.
L’offre toujours sur la table
C’est donc ce que les pouvoirs publics ont décidé de faire en acquérant 100% de STX France. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’assure cependant : l’offre est toujours sur la table. Mais pas question de donner la majorité des parts à Fincantieri. Les chantiers de Saint-Nazaire font travailler 2 700 personnes et ils font vivre des milliers d’emplois indirects. Le carnet de commandes est suffisamment plein pour occuper les onze prochaines années. Le temps est du côté de Paris.