Et si on supprimait quelques ministères au lieu de rançonner les Français ? #BESTOF

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Par Nicolas Nielsen Modifié le 29 novembre 2022 à 10h07

Tout le monde voit l’incapacité actuelle de nos dirigeants à envisager la moindre réduction du poids de l’État. Alors qu’il faudrait réduire les dépenses, ils préfèrent augmenter les recettes et les impôts. C’est plus fort qu’eux : ils sont tous ou socialistes ou keynésiens et donc plus l’État intervient dans tous les domaines, plus l’État dépense, plus l’État redistribue, et mieux c’est. En fait — puisque “c’est pas cher, c’est l’État qui paye” — ils ne comprennent tout simplement pas pourquoi il faudrait faire des économies drastiques et des coupes sombres dans les dépenses pour réduire la dette et diminuer le matraquage fiscal. Pour réduire les déficits qu’ils creusent, ils ne voient qu’une solution : augmenter les taxes et les impôts et réduire les prestations. Méthode de gribouilles qui ruine évidemment la France en détruisant à la source la création de richesse elle-même. Mais ils feront tout pour continuer à se chauffer dans les grands bureaux de leur bureaucratie d’État.

Milton Friedman et la suppression des ministères…

Quand je vois leur incapacité maladive à réduire le périmètre de l’État — à même envisager la modeste suppression d’un ou deux ministères inutiles et coûteux — je repense toujours au grand économiste Milton Friedman qui a toujours milité pour une limitation de l’emprise du gouvernement sur nos vies et une limitation de l’État à ses strictes fonctions régaliennes : préserver la paix, assurer la justice, protéger la sécurité des individus…

Je me rappelle cet entretien incroyable où Peter Robinson l’interrogerait sur le périmètre et la structure idéale du gouvernement fédéral lui-même.

“J’ai ici une liste des 14 départements ministériels”, lui disait Peter Robinson. “Je vais la parcourir rapidement et vous me direz juste par oui ou par non ceux vous conservez et ceux que vous supprimez”…

— Peter Robinson : Département de l’Agriculture ?
— Milton Friedman : supprimé !

— département du Commerce ?
— supprimé !

— département de la Défense ?
— conservé !

— département de l’Education ?
— supprimé !

— département de l’Energie ?
— supprimé (sauf la partie nécessaire pour la défense)

— département de la Santé ?
— on peut conserver certaines activités concernant la santé publique, mais disons que j’en supprime la moitié !

— département du Logement et de la ville
— supprimés !

— département de la Justice ?
— conservé !

— département du Travail ?
— supprimé !

— département des Affaires étrangères ?
— conservé !

— département des Transports
— supprimé !

— département du Trésor
— conservé pour collecter l’impôt

— département des Anciens combattants
— supprimé (payement des pensions rattaché au département du Trésor)

— Peter Robinson : “donc si Milton Friedman devenait dictateur pour un jour, le jour suivant on passerait de 14 à 4 …”
— Milton Friedman : “non, non, je ne veux pas devenir dictateur ! Je ne crois pas dans les dictateurs, je crois au changement par l’agrément des citoyens. Si nous ne parvenons pas à persuader les citoyens qu’il est désirable de faire cela, nous n’avons pas le droit de le faire, même si nous avions le pouvoir de le faire !”

[Interview en anglais]

Pour faire redémarrer une France qui crève et étouffe sous l’épaisse lustrine gouvernementale, il faudrait évidemment réduire le poids et le périmètre de l’État. Et donc commencer par se poser la question fondamentale que posait Milton Friedman : celle du rôle de l’État, de ses missions et de ses fonctions régaliennes (préserver la paix, assurer la justice, protéger la sécurité des individus…). Tout le reste en découlerait naturellement : l’argent des Français cesserait d’être engloutis dans un État obèse et inefficace et redeviendrait disponible pour financer des projets industriels du secteur marchand. Mais la réduction de l’emprise du gouvernement sur nos vies est pour les socialistes un sujet tabou, un totem sacré autour duquel ils continuent de danser en rond, en chantant et en faisant de la fumée pour éviter qu’on aborde les vraies questions et qu’on soulève le tapis sous lequel ils cachent toute la dette… Et donc ils continueront à tailler dans les revenus des Français pour ne pas surtout pas tailler dans leur État en faillite. C’est qu’ils y tiennent à leurs bureaux !

Article initialement paru sur Switchie5 et reproduit ici avec l'aimable autorisation de son auteur

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Pendant 35 ans, Nicolas Nilsen a participé à la mise en oeuvre de la communication Gouvernementale.Il décortique l'actualité politique sur son blog "Switchie5"

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