Selon l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), qui a publié un rapport jeudi 28 février 2019, l'espérance de vie continue globalement de progresser, mais a tendance à ralentir.
L'espérance de vie progresse toujours, mais ralentit en Europe
L'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) a rendu un rapport jeudi 28 février sur l'espérance de vie en Europe. Premier constat : l'espérance de vie, si elle continue de progresser partout dans les 28 pays de l'Union, a la facheuse tendance à ralentir. Et la France ne fait pas exception.
L’espérance de vie des femmes françaises n’a ainsi pas progressé en cinq ans (à fin 2016). Elles vivent ainsi, en moyenne, jusqu’à 85,7 ans. Selon l’OCDE, cette stagnation s'explique par l’épidémie de grippe qui a frappé l’Europe en 2015 et qui a entraîné de nombreux décès chez les personnes les plus âgées. Pour preuve, cette année-là, les femmes françaises ont perdu quatre mois d’espérance de vie. En effet, selon Santé Publique France, l'estimation moyenne de la surmortalité annuelle liée à la grippe est de 9 000 morts, lors de l’hiver 2014-2015.
Les hommes vivent aussi plus longtemps, mais...
Ces messieurs français, eux, vivent de plus en plus longtemps. Leur espérance de vie progresse, mais beaucoup moins fortement que par le passé. A la naissance, les hommes ont gagné huit mois d’espérance de vie sur la période 2011-2016 dans l'Hexagone - contre un an et quatre mois sur les cinq années précédentes. En 2016, ils vivaient en moyenne jusqu’à 79 ans et cinq mois, soit six ans de moins que les femmes.
De manière générale, la progression de l'espérance de vie marque le pas depuis 2011. Ainsi, entre 2006 et 2011, dans les 28 pays de l'Union européenne elle avait progressé de 1,5 an pour les hommes (de 75,8 ans à 77,3 ans) et de 1,1 an pour les femmes (de 82 ans à 83,1 ans). Les cinq années suivantes (2011-2016), la progression n'était plus que de 0,9 an pour les hommes (de 77,3 ans à 78,2 ans) et de 0,5 an pour les femmes (de 83,1 ans à 83,8 ans) avec même une diminution enregistrée entre 2014 et 2015 (-0,2 pour les hommes et -0,3 pour les femmes).
La grippe et les maladies liées à l'âge en cause
Au final, l'OCDE voit deux principales cause à cette stagnation : la sensibilité des personnes âgées à la grippe saisonnière donc, mais aussi aux maladies liées à l’âge comme celle d'Alzheimer, ou encore les maladies cardiovasculaires, qui voient les traitements marquer le pas.
En Europe, seuls deux pays ont vu une progression de l'espérance de vie pour les hommes entre 2011 et 2016 (Malte et la Norvège) et cinq pays ont fait de même pour les femmes (Malte, Chypre, la Hongrie, l'Italie et le Luxembourg). Selon l'OCDE, la situation est surtout inquiétante aux Etats-Unis, où l'espérance de vie à la naissance a diminué sur la période 2011-2016 (-0,2 an pour les hommes et 0,0 pour les femmes).