Eco Digest du 15 juin 2012 (2) – Le taux d’emprunt à 10 ans espagnol s’envole : il a frôlé les 7 % jeudi, au lendemain de la dégradation de la note du pays par l’agence Moody’s. Jamais ce taux n’avait été aussi élevé depuis la création de la zone euro. Emprunter coûte donc très cher à l'Espagne, les investisseurs continuent de douter de la capacité du pays à relancer son secteur bancaire, malgré l’aide promise par les Européens. Ils spéculent désormais sur une aide à l'État espagnol, non plus aux banques uniquement (lire les enseignements du sondage : 44 % des Français se déclarent contre l'aide à l'Espagne). Madrid les a d’ailleurs interpellés en lançant un appel "au calme". Un taux à 7 % est critique : c’est après l’avoir atteint que la Grèce, l’Irlande et le Portugal avaient demandé un plan de sauvetage à l’Union européenne (UE) et au Fonds monétaire international (FMI).
Sans encore atteindre ce seuil, l’Italie a également vu ses taux d’emprunt grimper, dépassant les 6 %, un record depuis le début de l’année. C’est pourtant auprès de l’Italie que la France cherche un allié, à 2 semaines du sommet européen. François Hollande était en effet à Rome jeudi pour discuter avec le chef du gouvernement italien Mario Monti des moyens de relancer la croissance notamment. Mario Monti, contrairement à la chancelière allemande, est favorable à l’émission d’eurobonds. Angela Merkel a, de son côté, obtenu des députés allemands la promesse de ratification du pacte budgétaire le... 29 juin, le deuxième jour du sommet européen. Un symbole fort, et surtout un message clair à tous ceux qui voudraient renégocier le traité... tel le président français.
François Hollande devra donc défendre ses idées au sommet de Bruxelles pour enrayer la crise européenne. “Nous devrons prendre des mesures sur la stabilité financière” a t-il déclaré à Rome, ajoutant qu’il ne souhaitait pas “d’une Europe qui soit considérée comme un continent malade”. Le chef de l'État français l’avait déjà affirmé le mois dernier à Washington, lors de sa rencontre avec son homologue américain.
Barack Obama qui suit de près ce qui se passe en Europe, tout en faisant campagne pour sa réélection. Le président américain était à New York hier soir pour une soirée de levée de fonds. L’équipe de campagne du candidat démocrate espérait récolter 4,5 millions de dollars (3,6 millions d'euros) en quelques heures, notamment grâce à un dîner chez l’actrice Sarah Jessica Parker. 50 convives ont payé leur place à table 40 000 dollars... ce n’est pas la crise pour tout le monde !