Eco Digest du 22 mai 2012 (2) – Confirmation : l’Espagne est bien en récession. Son PIB devrait encore reculer au 2e trimestre, de l’ordre de 0,3 % comme au 1er trimestre, estime le gouvernement. Sur l’ensemble de l’année, le repli devrait avoisiner les 1,7 %. Malgré tout, Madrid refuse toute aide financière européenne pour son secteur bancaire en mal de capitalisation. Les banques en auraient pourtant bien besoin, selon l’Institut de la finance internationale (IIF) à Washington : ses experts évaluent à 60 milliards d’euros l’aide qu'il faudrait apporter aux banques espagnoles qui pourraient perdre jusqu’à 260 milliards d’euros en 2012-2013. On en saura plus dans un mois : deux cabinets de conseil (l’allemand Roland Berger et l‘américain Oliver Wyman) sont chargés d’auditer les comptes de toutes les banques du pays d’ici à mi-juin. Bankia, la 4e banque du pays, tout juste nationalisée, devrait demander 10 milliards d’euros d’aides publiques, selon les médias du pays.
L’intervention de l’Europe pour aider les banques espagnoles est un sujet de friction entre la France et l’Espagne. François Hollande plaide pour, le premier ministre Mariano Rajoy contre (si l’Espagne est aidée, elle perdra de son indépendance au sein de l’Union). Le président français rencontrera mercredi le chef du gouvernement espagnol.
Autre sujet qui fâche au sein de l’Europe, mais cette fois entre la France et l’Allemagne : les eurobonds. François Hollande y est favorable, Angela Merkel toujours opposée. Le ministre français de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, en a reparlé ce lundi à Berlin avec son homologue allemand. Les discussions risquent d’être animées mercredi entre les chefs d’État et de gouvernement, première réunion de travail avant le sommet des 28 et 29 juin.
- Selon le Nouvel Observateur, la sortie de la Grèce de la zone euro coûterait 370 miliards d’euros à l’ensemble des pays de l’Union européenne, 65 milliards rien qu’à la France soit 3,2 % du PIB. De toutes les banques françaises, Crédit Agricole serait la plus exposée via sa filiale grecque Emporiki : 25 milliards d'euros. De quoi alimenter le mécontentement des actionnaires de la banque verte réunis ce mardi en assemblée générale.