Eco Digest du 1 juin 2012 (2) – Crise oblige, les Espagnols préfèrent placer leurs économies à l’étranger. Les transferts d’argent ont atteint 66,2 milliards d’euros le mois dernier, du jamais vu, selon la Banque d’Espagne. Par comparaison, il y a un an, le pays enregistrait une rentrée nette de 5,4 milliards d’euros... Les Espagnols n’ont plus confiance dans leurs banques et choisissent des comptes sur livret dans les pays du nord de l’Europe. Le gouvernement n’a toujours pas précisé comment il allait financer le plan de recapitalisation des quatre principales banques du pays, dont Bankia. De plus, l’agence de notation Fitch a dégradé la note de huit régions automnes en grosses difficultés économiques et appelé le gouvernement à adopter des mesures rapides. Des rumeurs évoquaient le recours au Fonds monétaire international, ce qu’a démenti le FMI et Madrid jeudi soir.
Face aux problèmes des banques en Grèce et en Espagne, l'idée d'une union bancaire en Europe fait son chemin. Jeudi, c'est le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, qui a plaidé pour un système de supervision des banques à l'échelle européenne et non plus nationale. A Bruxelles, le commissaire au marché intérieur, Michel Barnier, est chargé de monter le projet.
- Une nouvelle qui va un peu réconforter Angela Merkel, quelque peu isolée dans la défense de sa politique d'austérité : le nombre de demandeurs d'emploi a baissé en Allemagne de 108.000 en mai. Le taux de chômage atteint 6,7 % contre 7 % un mois plus tôt. Il était de 8,5 % en France en avril.
L’Allemagne qui est le seul pays de la zone euro dans le top 10 du classement annuel de la compétitivité. Cette liste, établie par l’Institute for Management Development (IMD) de la business school de Lausanne, place cette année Hong Kong en tête des régions les plus compétitives, devant les États-Unis, puis la Suisse qui détrône Singapour à la troisième place. L’Allemagne arrive 9e, une place de mieux que l’an dernier. La France n'est que... 29e, avec une compétitivité jugée 21 % inférieure à celle de son partenaire allemand. Même les Pays-Bas et l’Irlande, pourtant confrontés à de graves difficultés budgétaires, sont devant l’Hexagone, respectivement à la 11e et la 20e place. Pourquoi la France est si mauvaise élève? Elle est trop négative au sujet des réformes (tiens, étonnant !) et trop effrayée par la mondialisation, selon les critères de l'IMD.