La démocratie demande beaucoup de travail… et les citoyens ne sont pas en mesure de le fournir. Le système est condamné à l’échec.
Ces derniers jours, les nouvelles se concentrent sur l’Arabie saoudite et le marché du pétrole.
Quelqu’un a lancé une attaque sur une raffinerie saoudienne. Presqu’immédiatement, un groupe de rebelles yéménites appelés Houthis a revendiqué l’attentat.
Et quasi aussi rapidement, le secrétaire d’État US Mike Pompeo a annoncé que c’était de la faute de l’Iran… tandis que le président américain Donald Trump annonçait qu’il était « armé et prêt à riposter » en représailles.
Les petits jeux du marigot
Nous n’abordons le sujet que pour montrer pourquoi la démocratie ne peut pas fonctionner.
Le citoyen moyen est trop sensé pour s’inquiéter beaucoup des politiques appliquées au Proche-Orient ou dans les sables mouvants de Mésopotamie. Il sait qu’il pourrait y consacrer toute sa vie et n’avoir qu’une idée très limitée de ce qu’il s’y passe.
Il sait aussi que tout cela ne le concerne pas.
Il s’en remet donc à ses élites, pensant qu’elles sont de son côté.
Hélas, ce n’est pas le cas. Elles jouent leur propre jeu…
Dans le cas de la politique étrangère, les élites prétendent que tout ou presque est une grave question de sécurité nationale… et que la crédibilité, la puissance et la sûreté des États-Unis sont en jeu à chaque escarmouche dans chaque coin perdu de la planète.
Cela mène à des milliers de milliards de dollars de dotations, de contrats et de frais de consultants… à des médailles et des « la patrie vous remercie »… et à la gloire de l’empire et le plaisir brut qu’il y a à simplement donner des ordres aux autres.
Une tentation irrésistible
Depuis que le roi Sargon a donné le rythme en 2300 av. J.C., aucune nation n’a pu résister. Lorsqu’elle devient assez grande et puissante, elle déborde ses frontières et devient une menace et une nuisance pour tout le monde. Bien s’entendre, échanger d’égal à égal – c’est bon pour les autres, pas pour l’hégémonie en place.
À la fin du XIXe siècle, les États-Unis avaient l’économie la plus importante au monde… et avaient déjà commencé à mettre le nez dans ce qui ne les regardait pas.
Aujourd’hui, il ne tombe pas un passereau à terre sans déclencher un signal d’alarme au Pentagone et des levées de fonds au Capitole.
Le public, les électeurs, les lumpen-citoyens sont sans défense.
Comment savent-ils que les Houthis ne sont pas en train de viser Sacramento ou Savannah ? Lorsque les sages à la télévision affirment qu’il faut « faire quelque chose »… ou qu’ignorer la menace reviendrait à organiser un deuxième Munich… que doivent-ils en penser ? Les citoyens n’ont aucun moyen de savoir qu’ils sont manipulés par le Deep State.
Le Deep State, avec ses parasites, ses profiteurs et ses complices, a ses propres buts. Il veut plus de pouvoir et d’argent pour lui-même, de sorte qu’il doit les prendre aux gens qu’il prétend servir.
Telle est la fatale escroquerie du système démocratique : une fois qu’il devient si énorme que les gens ne peuvent plus savoir ce qu’il se passe, les élites du Deep State prennent le dessus. Le système est bientôt corrompu par le pouvoir et l’argent… et devient prédateur.
Ce point de vue est minoritaire, toutefois. C’est Hillary Clinton qui a exprimé l’opinion la plus populaire en ces termes : « Le gouvernement, c’est nous tous. »
Le mythe qui prévaut est que ledit gouvernement est contrôlé par les électeurs, que l’on peut tromper de temps en temps mais qui finissent toujours par reprendre leurs esprits et « expulser les bons à rien ».
Sauf qu’il y a toujours plus de bons à rien. À mesure que les initiés prennent le contrôle – sur la presse, les universités, le Congrès, les partis politiques, la finance, les tribunaux et les grandes entreprises – il devient difficile de savoir qui ils sont.
Ensuite, inévitablement, les élites deviennent plus corrompues, plus dégénérées et plus parasites.
Nous, le peuple
Même quelques chercheurs politiques commencent à s’en apercevoir. Dans Politico…
« C’est de notre faute, déclare [Shawn] Rosenberg, [professeur à l’université d’Irvine]. C’est-à-dire ‘nous, le peuple’.
La démocratie est un dur labeur, et demande beaucoup à ceux qui y participent. Elle exige que les gens respectent ceux qui ont un point de vue différent du leur et ceux qui ne leur ressemblent pas. Elle requiert que ses citoyens soient capables d’examiner de grandes quantités d’information et de démêler le bon du mauvais, le vrai du faux. Elle prescrit réflexion, discipline et logique.
Malheureusement, l’évolution n’a pas favorisé l’exercice de ces qualités dans le contexte d’une démocratie de masse moderne. En s’appuyant sur de vastes quantités de recherches psychologiques – des conclusions qui sont désormais plus ou moins familières –, Rosenberg défend le point de vue que les êtres humains ne réfléchissent pas correctement. Des biais de diverses sortes faussent notre cerveau au niveau le plus fondamental. Par exemple, le racisme est facilement déclenché, inconsciemment, chez les blancs par l’image d’un homme noir portant un blouson à capuche. Nous ignorons des preuves lorsqu’elles ne correspondent pas à nos objectifs, tout en acceptant des informations qui confirment nos partis-pris. Parfois, entendre que nous avons tort nous fait nous obstiner. Et ainsi de suite.
Il s’avère, déclare Rosenberg, que notre cerveau est fatal pour la démocratie moderne… Les citoyens se sont révélés mal équipés, en termes cognitifs et émotionnels, pour gérer une démocratie qui fonctionne correctement. En conséquence, le centre s’est effondré et des millions d’électeurs frustrés et angoissés se sont tournés, désespérés, vers les populistes d’extrême-droite.
Sa prédiction ? ‘Dans des démocraties bien établies comme les États-Unis, la gouvernance démocratique continuera son déclin inexorable et finira par échouer’. »
Oui, cher lecteur, la démocratie aux États-Unis – et ailleurs – échouera.
Mais le professeur Rosenberg voit les choses à l’envers. Ce n’est pas que nous sommes mal conçus pour la démocratie – pourquoi le serions-nous ? C’est la démocratie qui est mal conçue pour nous… et ne pourra qu’échouer tôt ou tard.
Plus important, de notre point de vue, est la manière dont l’escroquerie de la démocratie condamne le système financier…
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