Si la quasi totalité des médias ne s'était pas étonnée des chiffres du chômage français d'août 2013, aurait-on sû qu'ils étaient faux à cause... d'une panne informatique ? (Lire : Pour faire reculer le chômage, Pôle Emploi... supprime les chômeurs).
En cause, le système de relance automatique par SMS et par appels vocaux utilisé par Pôle Emploi et administré par l'opérateur SFR. Celui-ci aurait juste oublié... d'envoyer les relances de mise à jour de leur situation aux millions de chômeurs inscrits à Pôle Emploi, leur demandant d'actualiser leur situation ! L'actualisation de la situation mensuelle est en effet obligatoire pour tous les demandeurs d'emploi, que ceux ci soient indemnisés ou non, qu'ils soient en formation, ou encore travaillent à temps partiel.
Ainsi donc, les fameux 50 000 demandeurs d'emploi en moins en août 2013 ne sont pas des chômeurs qui ont retrouvé du travail, mais qui ont.. oublié de s'actualiser faute de relance ! Les observateurs avaient noté qu'en août, les chiffres de Pôle Emploi publiés jeudi dernier indiquaient 270 000 radiations, contre 150 000 à 200 000 maximum en temps normal. Malgré cela, ces chiffres ont été rendus publics, et largement commentés par le ministre du Travail, Michel Sapin, mais aussi le Premier ministre et même le Président de la République.
Résultat, en raison de cette panne, les chiffres du chômage en août sont lus dans une boule de cristal. Selon Pôle Emploi, "on peut estimer que le nombre de demandeurs d'emploi en catégories ABC aurait connu en août 2013 une diminution comprise entre 22.000 et 31.000 (soit entre -0,4% et -0,6%) ; pour la catégorie A, la diminution aurait été comprise entre 22.000 et 29.000 (soit entre -0,7% et -0,9%)". Des chiffres communiqués au conditionnel, avec une marge d'erreur de près de 30 %.
En attendant, "Pôle emploi déplore cet incident. Il présente ses excuses aux demandeurs d'emploi concernés et s'assure que cet incident n'a pas de conséquences pour eux notamment quant à leur indemnisation". L'histoire ne dit pas si le patron de Pôle Emploi a aussi présenté ses excuses au ministre du Travail, et s'il ne devra pas surtout bientôt lui aussi pointer au chômage...