Des factures d'éléctricité surestimées de 5 à 8 %. C'est ce que dénonce l'association de consommateurs CLCV, qui a écrit à la Commission de Régulation de l'Energie pour lui demander de revoir le calcul du Tarif Réglementé de Vente pour 2022.
L'information révélée par Capital.fr jeudi 29 septembre 2022 pourait avoir l'effet d'une bombe, dans un secteur de l'énergie, et en particulier de l'electricité déjà très chahuté depuis quelques mois. D'après la CLCV, le calcul du Tarif Réglementé de Vente pour l'année 2022 serait erroné.
Les raisons de l'erreur de calcul que dénonce la CLCV sont complexes, mais intimement liées au mécanisme de l'Arenh. L'Arenh, c'est la possibilité pour des fournisseurs d'énergie alternatifs d'accéder à de l'electricité nucléaire, à très bon marché, pour la revendre ensuite à leurs clients, en faisant un profit au passage.
Des erreurs de calcul dans les factures d'électricité qui coûtent cher
Le "stock" d'électricité accessible via ce mécanisme, initalement de 100 TWh, avait été porté à 120 TWh en début d'année par le gouvernement, afin d'éviter une trop forte hausse des prix de l'electricité chez les fournisseurs alternatifs, contraints de se fournir sinon sur le marché, au prix fort. La demande, en réalité, a atteint 160 TWh, et d'après la CLCV, ces TWh manquant ont aussi été incorporés dans le calcul de la TRV pour 2022.
Seulement voilà : en réalité, ces 160 TWh ne sont qu'une estimation, une prévision, et dans la réalité, les fournisseurs alternatifs n'ont "appelé" que 140 à 145 TWh au prix de marché, réusissant à trouver le reste à un prix supportable sur le marché de gros.
Les erreurs de calcul sur les factures d'électricité compensées en 2023 ?
La CLCV demande donc à la CRV de prendre en compte les chiffres réels, et non plus les prévisions, pour établir rétroactivement le tarif réglementé de vente pour 2022. Or, d'après les calculs de l'association de consommateurs, la différence finale sur la facture des Français oscille entre 5 et 8 %. Elle recommande d'utiliser ce "gain" pour réduire d'autant l'augmentation prévue par le gouvernement pour l'an prochain, pour l'instant fixée à 15 %.
Pas sur pour autant que cette option soit retenue, sachant que le bouclier tarifaire protège en réalité les consommateurs d'un quasi doublement des tarifs de l'electricité... La CLCV menace de saisir le tribunal administratif, en cas de refus du régulateur.