Les exploitations de teck envahissent le nord du Laos depuis une vingtaine d'années. Face à une pression foncière accrue, ces plantations offriraient aux agriculteurs des moyens de subsistance plus pérennes. Mais ces forêts, en condensant dans un espace restreint des arbres en monoculture, génèrent d'importants problèmes d'érosion.
« Au Laos, nous étudions un bassin versant depuis 1998 où les exploitations de teck se multiplient, explique le pédologue Christian Valentin. Les plantations représentaient 4 % du bassin avant 2007. Elles sont passées à 36 % en 2014 et devraient atteindre les 75 % en 2020 ! ».
Ce développement s'est accompagné d'un abandon des cultures annuelles de riz pluvial (cultivé sur pente, contrairement au riz inondé). Les agriculteurs reproduisent les pratiques traditionnelles sur ces nouvelles exploitations. « Les paysans brûlent traditionnellement le recru de végétation après plusieurs années de jachère, précise l'hydrologue Olivier Ribolzi. Ils procèdent de la même manière avec le sous-bois dans les plantations de teck au bout de trois à quatre années de culture. Leur objectif est d'éliminer les plantes qui pourraient être concurrentes des arbres. Ce brûlis met le sol à nu. Il en résulte une très forte érosion et un important ruissellement. » La structure du sol détruite, la surface s'encroûte et devient imperméable. L'infiltration étant moins importante, les stocks d'eau souterraine se reconstituent plus difficilement et le ruissellement à la surface du sol s'accroît. Le risque de crue rapide et d'inondations s'en trouve exacerbé.
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