Selon le comité de défense des sociétaires du Corem, un régime de retraite complémentaire de la fonction publique, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris après le dépôt d'un plainte pour tromperie.
Un air de déjà vu
Selon l'association de défense des sociétaires du Corem, le parquet de Paris vient d'ouvrir une enquête préliminaire visant l'Union mutualiste retraite (UMR), qui gère le Corem, consécutive à leur plainte pour tromperie.
Le Corem est un régime de retraite complémentaire en grande partie destiné aux agents de la fonction publique. En 2002, il a succédé au tristement célèbre Cref. Alors que les versements de ce fonds étaient supposés être indexés sur les traitements de la fonction publique, ils avaient au contraire baissé. L'affaire avait valu à l'Etat unecondamnation pour faute lourde.
Selon les plaignants, le Corem leur a été vendu comme un produit « sûr et performant ». Mais malgré les promesses de l'UMR, qui lui ont permis d'attirer 30 000 nouveaux cotisants depuis 2002, les sociétaires du Corem dénoncent aujourd'hui « un scénario identique à celui de 2002, en plus sévère ».
Des milliers d'adhérents trompés
Depuis le 1er janvier dernier, 110 000 anciens fonctionnaires allocataires du Corem ont subi une baisse de 30 % des rentes. Lors de la dissolution du Cref, les plus vieux allocataires avaient déjà essuyé une baisse de leurs rentes de 16 %. Les cotisants ont aussi vu le taux de rendement de leurs cotisations baisser. Ils doivent désormais attendre 62 ans et non plus 60 ans pour percevoir leur retraite complémentaire à taux plein.
Le régime est doublement plombé financièrement. Non seulement à cause de ses taux bas, mais surtout à cause de l'héritage du Cref, qui induit un passif que l'UMR a « soigneusement caché à ses futurs cotisants dans les documents promotionnels », dénonce le Comité d'information et de défense des sociétaires du CREF (CIDS). Après le fiasco du Cref en 2002, un décret avait en effet donné 25 ans à son successeur pour reconstituer sa trésorerie, et ainsi combler le trou d'un milliard d'euros constaté à cette époque.
Ce trou financier créé par le Cref est encore loin d'être de l'histoire ancienne. Le Corem reconnaît aujourd'hui sur son site ne couvrir les engagements de retraite de ses cotisants qu'à hauteur de 69 %, à raison de 6,6 milliards d'euros sur 9 milliards d'euros engagés, soit un risque potentiel de l'ordre de près de 3 milliards d'euros. Les adhérents n'ont sûrement pas fini d'en voir de toutes les couleurs.