De nouveaux défis pour les épargnants

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Par Charles Sannat Publié le 22 octobre 2014 à 13h03

« De nouveaux défis pour les épargnants », c'est le titre d'un article absolument surréaliste du service « patrimoine » du Figaro Magazine.

Je vais les citer longuement afin que vous compreniez leur logique et ce qu'ils nous racontent, puis évidemment je ferai après un petit décodage contrarien de la chose.

« C'est la crise, les taux ont fortement baissé et les rendements des placements ont fondu. Cette période semble partie pour durer. D'autant que la déflation menace plus que jamais l'Europe. »

Le livret A ne rapporte plus rien, snif !

« De mémoire d'épargnant, on a rarement connu période aussi difficile pour son épargne. Avec la crise qui s'éternise, les rendements de la majorité des placements ont fondu comme neige au soleil. Les raisons de cette érosion, perceptible depuis 2008, sont connues. L'atonie persistante de la croissance européenne, et particulièrement française, et le recul continu de l'inflation (0,4 % sur un an) ont contraint ces derniers mois la Banque centrale européenne (BCE) à agir pour éviter la déflation et faire baisser l'euro. Outre une batterie de mesures techniques visant notamment à inciter les banques à prêter aux entreprises, la BCE a ramené à pratiquement 0 % (0,05 %) son principal taux directeur. Résultat, les placements de court terme, les plus liquides, ne rapportent plus grand-chose à l'image du Livret A (1 % net, soit 0,6 % après inflation). Plus inquiétant encore, les épargnants qui se hasarderaient à souscrire des sicav monétaires perdraient carrément de l'argent, après fiscalité. »

Les obligations d'États ne rapportent plus rien bouh-bouh-bouh

« Les obligations d'État ne sont guère plus rémunératrices. Très recherchées par les investisseurs, car considérées comme sûres malgré l'endettement record de la France (2 000 milliards d'euros), les OAT, les emprunts d'État français à 10 ans, sont à nouveau tombées à 1,23 % la semaine dernière. Ce taux est certes très avantageux pour les emprunteurs, qui souscrivent des crédits immobiliers dans des conditions historiquement basses (2,5 % en moyenne sur 15 ans, hors assurance). Mais il reste très décevant pour l'épargne de long terme, celle destinée à financer sa retraite par exemple, qui ne peut guère faire d'étincelles. »

Les actions ne rapportent plus rien ouin-ouin-ouin

« Les marchés d'actions ne sont pas non plus au mieux de leur forme en ce moment, et le CAC 40 est dans le rouge depuis le début de l'année. Comme si cela ne suffisait pas, l'alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail, décidé il y a deux ans par le gouvernement Ayrault, se traduit par une envolée des impôts de nombreux contribuables (en plus des autres très fortes hausses d'impôts) et lamine la maigre rémunération de leurs placements. »

C'est pour cela qu'il va falloir prendre des risques hahahahaha

« L'une des principales erreurs serait de faire le dos rond et de laisser dormir ses liquidités sur son compte courant »
« La prise de risque pour son épargne est aujourd'hui peu rémunérée, mais sans prise de risque, l'épargne n'est quasiment plus du tout rémunérée, hormis les fonds en euros d'assurance vie», résume Vincent Meilhac. Pour les Français dont le taux d'épargne est à nouveau très élevé (15,9 %), signe visible de leur peur de l'avenir, le défi est de taille. L'une des principales erreurs serait de faire le dos rond et de laisser dormir ses liquidités sur son compte courant, au risque d'hypothéquer sa retraite future ou le financement des études de ses enfants, par exemple. Dans ce numéro, nos conseils pour vous aider à trouver les placements qui rapportent encore. »

Bon, si vous avez envie de prendre des risques et de ne pas faire le « dos rond » avec votre pognon parce que si vous ne prenez pas de risques maintenant vous allez « hypothéquer » votre future retraite, je vous laisse consulter ce dossier spécial du Figaro qui vous expliquera tout bien comment faire pour être sûr d'être plumé comme il faut, puis tondu et pour finir fauché et ruiné. Si vous êtes dubitatif, et vous feriez mieux de l'être, vous pouvez continuer votre lecture.

L'appât du gain est votre pire ennemi

On va être clair et sans ambiguïté mes chers amis, alors passez moi cette vulgarité vulgaire mais économiquement parlant c'est la merde noire et pas uniquement en France. Non, partout dans le monde.

Alors allons à l'essentiel. Les assurances vie, les obligations d'États surendettés ou entreprises qui ne survivront pas à la faillite des autres, ce n'est pas du tout une bonne idée. Autant parier sur le fait que la Grèce va rembourser sa dette.

Les PEL, CEL, Livret A, B, C, D et jusqu'à Z, de toute façon, vous supportez ce que l'on appelle pudiquement le risque de contrepartie, c'est-à-dire le risque de faillite de votre banque qui ne manquera pas de s'écrouler quand les États s'écrouleront vu que ce sont les Etats qui tiennent les banques à bout de bras... Ce qui endette les États qui vont tomber au bout du bout avec tout le monde y compris les banques. C'est clair ? C'est pigé ? Idem pour votre compte courant... il risque d'être plus compte que courant.

Les actions ? De la merde, puisque vous faites face à une immense bulle spéculative portée depuis plus de 3 ans uniquement par des injections massives de liquidités censées « relancer » l'économie mais qui n'ont rien relancé du tout si ce n'est des grosses méga bulles spéculatives sur les actions et les obligations. Vous voulez acheter des actions ? Allez-y, je vous regarde.

Conclusion : les actifs financiers sont tous moisis !

Ha, on me dit que j'ai oublié les devises étrangères. Elles sont toutes pourries, enfin les grosses, genre le yen (en faillite), le dollar américain tout pareil et l'euro, lui, il risque d'exploser à tout moment. Alors il reste les petites devises mon brave monsieur, genre la couronne norvégienne ou le franc suisse, ce genre de truc quoi... Oui sauf que quand 3 milliards de gens vont vouloir transformer leurs euros-dollars-yens en francs suisses 9 millions d'habitants sachez que vous aurez au mieux un contrôle des changes au pire... un beau et grand bras d'honneur des Suisses ou des 4 millions de Norvégiens qui vous diront même pas poliment d'aller vous faire voir chez les Grecs et qui mettront en place en moins de deux un truc nommé : contrôle des changes. Et zou, d'un coup de décret vous n'aurez même pas le droit d'acheter de la devise pour la simple et bonne raison que vous ne serez ni résident, ni citoyen de ce pays. Capito ou pas capito.

Il n'y a rien à faire du côté financier

Comment vous l'expliquer autrement pour être sûr que vous compreniez. Vous voulez protéger votre « papier » qui déjà ne valait pas grand-chose mais maintenant vous n'avez même plus de papier vu que tout est dématérialisé et flotte quelque part dans le « claaaoud », ce qui évidemment est un peu nuageux (« cloud » en anglais ça veut dire « nuageux », mais en l'espèce c'est disons-le plutôt carrément fumeux), bref, vous voulez protéger votre papier par un autre papier... mais tous les papiers brûlent, tous ! Vous voyez le problème ? C'est un problème de logique intellectuelle et de raisonnement, je ne me protège pas d'une future crise monétaire internationale, de la future refonte du système monétaire international en achetant d'autres monnaies !! Je me protège en achetant autre chose que de la monnaie mais qui peut se revendre. D'où le concept de débancarisation et de migration vers des actifs tangibles. Ce n'est pas qu'un fou furieux derrière son clavier qui vous le dit avec à la main des produits plus ou moins licites qu'il serait en train d'ingérer pour l'inspiration. Non, il y a une logique.

Les actifs tangibles sont la seule bouée de sauvetage parce qu'ils sont hors monnaie !

Si vous achetez des paquets de pâtes aujourd'hui en promo (50 cts le paquet de 500 g de Panzani chez Intermarché acheté par lot de 4), vous allez faire une plus-value de malade. Oui, le prix du blé explose, enfin le blé qui sert à faire des pâtes parce que le blé de qualité alimentation humaine est rare cette année à cause de mauvaises récoltes. Du coup, certains parlent déjà d'une augmentation de 70 % du prix des pâtes en 2015 !

Alors franchement, le type qui se demande ce qu'il va faire de ses 5 000 euros d'épargne sur son livret A, il fonce chez Intermarché, il achète 4 000 euros de pâtes et il vient de gagner 70 % ! Vu que le livret A, c'est 1 % en net, il aura un rendement de 69 % ! Et en plus hors impôts, vu que l'État ne vient pas encore calculer vos plus-values latentes sur les boîtes de conserve et bols de riz stockés dans vos placards. Puis vous revendez l'année prochaine sur leboncoin.fr et hop, terminé !

Ce que vous devez comprendre là encore une fois, c'est la logique. Achetez de l'or, des boîtes de conserve, un appartement en Suisse (car peu importe le contrôle des changes, vous serez propriétaire d'un appartement dont la valeur sera exprimée en francs suisses) ou à Berlin pour être sûr d'avoir du futur mark, achetez de l'or ou de l'argent métal, achetez des terres agricoles ou de la forêt mais vous devez comprendre au plus profond de vous qu'il est stupide de vouloir gagner de l'argent dans le système financier actuel puisqu'il va s'effondrer, la question n'est pas « si » mais « quand » !! Donc comme personne ne connaît le « quand », le bon sens veut qu'on s'en tienne le plus loin possible, que l'on débancarise tout ce que l'on peut et que l'on migre vers des actifs tangibles qui ont un avenir.

Vous pouvez télécharger le hors-série du Contrarien sur les placements sur le site du Contrarien et c'est gratuit.

C'est cette logique-là que Le Figaro ignore totalement mais qu'en bon contrarien, vous devez développer. Passez ce raisonnement à la moulinette, regardez, lisez, étudiez, et cela ne pourra vous apparaître que comme une évidence.

Accepter de ne pas gagner dans ce monde financier-là, c'est en réalité gagner votre place dans les meilleures conditions dans le monde d'après. Courir après les bénéfices aujourd'hui est une folie douce. Votre pire ennemi c'est l'appât du gain et vous savez quoi ? Moralement ce sera sublime que de voir tous ces ambitieux, ayant voulu gagner encore plus d'argent avec l'argent, se faire rincer.

Il est déjà trop tard. Préparez-vous et restez à l'écoute.

À demain... si vous le voulez bien !!

Au coffre Le Contrarien Charles Sannat

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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