Décidément, en abaissant le taux du Livret A à 0,75% en août dernier, la Banque de France semble avoir signé son arrêt de mort !
Je boude, tu boudes
Alors que le Livret A était le livret d’épargne préféré des Français, ses comptes se vident de mois en mois.
En septembre, la décollecte nette, c’est-à-dire la différence entre les retraits et les dépôts d’argent, s’est élevée à 2,38 milliards d'euros. En somme, les Français retirent en moyenne de ce compte beaucoup plus d’argent qu’ils n’en déposent dessus, souvent pour le placer ailleurs. Notamment en souscrivant une assurance-vie, puisque les fonds ont rapporté 2,5% en moyenne en 2014. Ou en ouvrant un Plan épargne logement (PEL), rémunéré à hauteur de 2,5% pour tout PEL ouvert avant le 1er février, et de 2% pour ceux ouverts après.
Depuis janvier, plus de 6,2 milliards d'euros ont ainsi été retirés du Livret A. C’est plus, en l’espace de neuf mois seulement, que la décollecte nette de toute l’année 2014 (6,13 milliards) !
Un taux à plus de 4 % !
Il faut dire qu’avec un taux de rémunération actuel de seulement 0,75%, les épargnants préfèrent aller voir ailleurs. Et encore, il aurait dû mécaniquement chuter à 0,50%, si la formule permettant son calcul avait été suivie. Mais le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a décidé de limiter la casse.
Reste qu’on est loin des années dorées du Livret A, quand le taux était encore de 2,25%, comme en 2010, voire même de 4,25% en 1970 !
"Le Livret A est devenu l’antichambre du compte courant, expliquait au Figaro un spécialiste de l’épargne. Les Français puisent dans ces enveloppes pour financer les dépenses incontournables et pour financer les petits extras de fin d'année".