Non, les ressources naturelles ne vont pas s’épuiser #BESTOF

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Par Stéphane Geyres Modifié le 23 juillet 2013 à 8h59

L’écologie est à la mode depuis quelque trente ans. Bien avant elle, Malthus au début du XIXe siècle avait déjà attiré l’attention sur la lente raréfaction des « ressources naturelles » et par delà, sur la supposée inéluctable extinction que l’espèce humaine aurait bientôt à affronter.

Le malthusianisme, comme la plupart des thèses « décroissantes » de ce qui revendique le nom « d’écologie », repose sur des variantes plus ou moins élaborées du raisonnement – erroné – suivant. On constate que le nombre d’habitants de notre planète croît exponentiellement. Pour les nourrir, les chauffer, les déplacer, il faut que les ressources croissent au moins aussi vite, voire plus pour qu’en plus le niveau de vie s’accroisse lui aussi. Notre bonne vieille Terre étant un espace fini et limité dont on a fouillé presque tous les recoins, il semble logique de conclure à la catastrophe.

Malthus n’est pas le seul à avoir suivi ce type de logique, le Club de Rome dans les années 70 a fait de même. Et pourtant, ni depuis 1800 ni depuis 1970 cette prédiction d’épuisement des ressources et de condamnation de notre société consommatrice et boulimique ne semble devoir se confirmer.

La raison de cet échec tient à un jeu d’hypothèses malheureuses – fort heureusement pour nous tous. Elles sont de trois ordres. Le pétrole fait partie de ces ressources classiques prises pour cibles par les décroissants qui est tellement au cœur de notre société qu’il déterminerait notre futur. La première hypothèse erronée tient à l’estimation de son stock – ou à celui de toute autre ressource. Les estimations des réserves se font toujours à un instant en fonction des technologies connues et exploitables. Or la recherche ne s’arrête jamais et de nouvelles réserves sont mises à jour sans cesse.

De plus, seconde erreur, la capacité d’exploitation de ces ressources croît elle aussi sans cesse. Parce que les prix des ressources montent, ce qui motive plus l’investissement. Parce que de ce fait le prix des équipements d’exploitation baissent, stimulant d’autant l’entreprise. Parce que la demande augmente avec la population, ce qui fait monter les prix et donc les moyens d’exploitation.

Mais l’erreur la plus profonde reste la troisième, c’est celle que bien des gens ne voient pas tant elle semble peu « naturelle ». Il s’agit de réaliser que les ressources naturelles ne le sont pas dans l’absolu mais qu’elle varient et varieront encore. Ainsi, le pétrole a peut-être été la ressource clé de ces deux derniers siècles, mais il est probable que dans quelques années une autre ressource, peut-être même totalement ignorée à ce jour – tel le thorium – prendra le relais pour un nouveau regain.

Pascal Salin l’explique remarquablement dans son livre Libéralisme : « C’est donc à tort qu’on accorde de l’importance à la possession de ressources naturelles pour évaluer les possibilités de développement d’une société. On peut d’ailleurs même dire, comme l’a si admirablement montré l’économiste Julian Simon, que les ressources naturelles n’existent pas. En effet, elles ne jouent aucun rôle économique, c’est-à-dire qu’elles ne répondent à aucun besoin humain, aussi longtemps que quelqu’un n’a pas inventé une utilisation de ces ressources. »

Autrement dit, c’est l’action des acteurs économiques qui donne à celles qui nous entourent leur statut de ressources ou pas. On peut d’ailleurs faire le parallèle avec les armes. Aucun objet n’est une arme en soi. Un simple galet peut le devenir. C’est l’usage qui fait qu’un objet inerte devient vecteur d’agression. C’est son usage comme renfort au sein du mur d’un barrage qui transforme à l’inverse le galet en ressource naturelle dans le cadre d’un projet – ici énergétique.

On comprend donc que les perspectives qu’on nous assène qui voudraient que les ressources naturelles puissent venir à manquer et mettre en péril l’humanité ne sont que le fruit de réflexions incomplètes. Et encore, je n’ai pas rappelé la loi de Lavoisier qui veut que « rien ne se perd, tout se transforme ». Tant que l’homme sera libre d’innover, il trouvera des solutions pour la vie des siens.

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Article initialement publié le 07/03/2013

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Simple citoyen viscéralement optimiste, consultant informatique, 25 ans d'expérience, bilingue, ayant vécu dans 5 pays sur 3 continents et connu l'aventure de la création d'entreprise - dans un pays ou c'est mal vu et très aléatoire. Libéral convaincu et même libertarien, venu au libéralisme après des années d'errance politique et une grande déception de la droite traditionnelle, de ses présidents de la 5eme république et de la "rupture" de 2007. Autodidacte et curieux, découvre l'école autrichienne d'économie et engloutit les opus magni de Mises, Rothbard et Hoppe en quelques mois, puis découvre le libéralisme en tant que doctrine et modèle social. La lecture de Salin, Ron Paul, Hazlitt, Ayn Rand et même Mandelbrot finit de me convaincre du bien fondé de l'analyse libérale. Commence alors le projet de contribuer à mieux faire connaître et comprendre le libéralisme, pour que nos enfants vivent dans un monde digne d'eux...

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