On les dit planqués, tentés par la perspective d’un salaire fixe, d’un emploi stable et d’horaires limités. Faux ! Les Français ne cessent de dire leur envie croissante d’entreprendre. C’est du moins ce qui ressort de l’étude menée par le Centre d’analyse stratégique en octobre, et repérée par 20minutes.fr. Elle compare la situation en France avec celle aux Etats-Unis, souvent présentés comme un modèle de société entrepreneuriale, et avec celle de l’Allemagne et du Royaume-Uni, considérés comme les économies européennes les plus dynamiques.
Le Français a beau être plus critique à l’égard de l’entrepreneur que l’Allemand, le Britannique ou l’Américain, la profession d’entrepreneur est plébiscitée. En outre, les aspirations à l’autonomie sont fortes et les opportunités présentes. En revanche, les Français témoignent d’un certain manque de confiance en eux, notamment au regard de leur capacité à entreprendre et de leur peur de l’échec (mais alors qu’elle progresse dans tous les pays, cette peur de l’échec diminue en France). Résultat, il y a un grand écart entre les intentions entrepreneuriales, très élevées, et le taux d’activité entrepreneuriale, relativement modeste. Ce décalage n’est néanmoins pas spécifique à la France mais s’observe également en Allemagne et au Royaume-Uni. L’autre problème, et de taille, c’est que peu de ces nouvelles entreprises survivent.
Depuis une dizaine d’années, la création d’entreprises a fortement progressé en France, passant d’environ 210 000 unités par an au début des années 2000 à 330 000 en 2008 pour atteindre 550 000 en 2011. La mise en place du statut d’auto-entrepreneur en 2009 est en partie responsable de l’explosion du nombre de structures. La construction, les services aux entreprises et le commerce sont les trois principaux secteurs de création. D’après le CAS, « cette évolution suggère un dynamisme sans précédent de l’esprit d’entreprendre en France », et constitue évidemment « un élément clé pour la croissance économique ». Parmi ces créateurs d’entreprise, certains sont orientés vers la prise de risque et la création de valeur, alors que d’autres ont pour objectif principal d’assurer leur propre emploi.