Les entreprises évoluent-elles à un rythme de plus en plus soutenu ? Oui si l’on s’en réfère aux rapports annuels des entreprises du S&P 500, du FTSE 100 et du DAX. « Vitesse », « rapidité », « agilité » et « révolution » reviennent en boucle pour illustrer l’accélération de l’évolution des entreprises. Dans une économie mondiale confrontée à des changements incessants et à un marché des talents chamboulé par l’arrivée des nouvelles générations, une gestion active des connaissances et notamment son partage en interne devient primordiale pour les entreprises.
Seuls 19 % des employeurs ont mis en place des mesures pour éviter cette perte des compétences détenues par les baby-boomers (Lindegren, 2015) alors que 98 % des entreprises souhaitent augmenter leur capacité à retenir et partager ses connaissances en interne (Dixon et Overton, 2017). L’acquisition et la transmission de savoirs sont d’autant plus importantes que 33 % des nouvelles recrues sont à la recherche d’un nouvel emploi dans les 6 mois suivant l’embauche et que le coût de remplacement d’un employé représente 10 à 30 % de son salaire annuel (Harvard Business Review).
L’objectif est de créer des environnements où la formation s’assimile au quotidien, où les échanges culturels sont favorisés tout comme l’innovation afin de faciliter la prise de décision.
Quels avantages pour les entreprises
Les études montrent les avantages considérables qu’offrent la gestion et le transfert des connaissances en particulier dans cinq domaines :
- Résultats commerciaux : la gestion des connaissances offre à l’entreprise des avantages financiers directs (avantage compétitif, gains financiers, réduction des coûts, etc.)
- Clients : les clients tirent parti d’efforts menés en transfert de connaissances, notamment via l’amélioration de la qualité de vos produits, l’augmentation de la satisfaction et de la fidélité client, et la réduction des délais de commercialisation
- Innovation : le transfert de connaissances assure l’avenir de l’entreprise en favorisant la R&D, le développement de nouveaux produits et services ainsi que l’application de nouvelles technologies
- Processus : de nombreuses entreprises mettent en place des initiatives de transfert de connaissances afin d’obtenir des avantages à court terme en interne (augmentation de la productivité, réduction des erreurs et des doublons, exploitation des connaissances internes existantes, gestion des risques)
- Collaborateurs : le transfert de connaissances concerne directement les collaborateurs, auxquels il apporte des avantages indéniables (stimulation de la motivation et de l’engagement ; acquisition plus rapide des compétences se traduisant par une productivité accrue ; amélioration du travail d’équipe ; rétention des talents aux postes clés ; augmentation de la capacité à apprendre, à s’adapter au changement et à relever les challenges auxquels est confrontée l’entreprise ; etc.)
Les freins à la mise en œuvre
Si l’on considère tous ces avantages et l’apparente facilité du transfert de connaissances, qu’est-ce qui empêche les entreprises de le mettre en œuvre ? Il ressort que les obstacles les plus difficiles à surmonter ne sont pas uniquement liés à la technologie ou au financement, mais au facteur humain et à la collaboration.
Du côté des collaborateurs, des réserves liées au manque de motivation, d’assurance ou de confiance en soi s’avèrent être de réels freins à prendre en compte par la direction tout comme le manque de ressources et de financement. Par ailleurs, les personnes plus enclines à partager leurs savoirs naturellement finissent par ne pas s’impliquer par manque de soutien et de reconnaissance de la part de la direction ou du management. A cela s’ajoutent parfois des barrières culturelle, géographique et/ou linguistique.
Les facteurs clés de réussite du transfert de connaissances
Les connaissances d’une entreprise constituent souvent sa proposition de valeur unique, son essence. La perte des savoirs peut mettre en péril la survie et la compétitivité de l’entreprise. Nous avons identifié six facteurs clés de réussite issus de la recherche et des bonnes pratiques éprouvées par des entreprises :
- Définir une stratégie de transfert de connaissances, notamment en matière de planification de la relève et de rétention du personnel ;
- Mettre l’accent sur la formation et le partage de connaissances, aussi bien en interne qu’en externe ;
- Investir dans une technologie et des compétences de transfert de connaissances ;
- Veiller à ce que la direction/le management soutienne les initiatives et montre l’exemple ;
- Mettre en place des mesures incitatives et développer une culture de reconnaissance pour les collaborateurs et les équipes concernés par le transfert de connaissances ;
- Former les équipes RH et L&D à cette pratique.
Le transfert de connaissances est donc LA clé de l’agilité et de la réussite, car il aide à identifier les bonnes pratiques et à les partager au sein de la société. Il offre des avantages aussi bien sur le plan individuel qu’à l’échelle de l’organisation.