Véhicules utilitaires et Véhicules particuliers : deux gestions différentes pour le responsable de parcs automobiles

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Par François Gaonac'h Modifié le 3 février 2014 à 8h35

Un gestionnaire flotte automobile est la plupart du temps confronté à deux types de véhicules : les utilitaires et les particuliers (dont les voitures de fonction). Comment donc adapter sa gestion de manière optimale ? Quels sont les enjeux et les spécificités de ces différentes gestions ?

Des spécificités éloignées

Tout d’abord, il est important de préciser que les véhicules utilitaires et les véhicules particuliers engagent deux types de collaborateurs. En effet, pour les véhicules particuliers, les bénéficiaires considèrent leur VHS comme un avantage statutaire, avec une notion « d’affect » dans le choix du véhicule. Le collaborateur attachera de l’importance au modèle de sa voiture de fonction, à sa couleur, à ses équipements, à sa puissance… Avec un véhicule utilitaire, c’est totalement différent : sa première spécificité consiste à accomplir une tâche. Dans la très grande majorité des entreprises, le collaborateur ne choisira pas son véhicule, et n’aura donc pas d’exigence : c’est la politique de l’entreprise qui arrêtera son choix sur un constructeur et un modèle en particulier. L’univers du véhicule utilitaire est par nature dépassionné : la dimension RH existe beaucoup moins qu’avec un véhicule particulier.

Le gestionnaire de parc adoptera donc une approche très orientée « TCO » dans le choix des véhicules utilitaires en privilégiant le prix remise, le coût de maintenance, la densité du réseau SAV, la comptabilité du modèle avec l’exploitation attendue… sans avoir la problématique de la réaction des collaborateurs.

Une autre spécificité concerne le temps de vie et surtout de possession du véhicule. Le collaborateur sera sensible à la durée de détention pour rouler dans un VHS récent et le renouveler périodiquementsi celui-ci est un véhicule particulier. Le véhicule utilitaire qui lui n’étant pas statutaire, obéira donc à une contrainte d’usage et pourra alors être utilisé dans le temps sans problème du moment qu’il est possible d’accomplir la tâche demandée.

Découle alors une troisième spécificité : le mode de possession. Comme les véhicules particuliers possèdent un turnover plus important, les entreprises vont privilégier la LLD. Un des effets induits sera l’incidence sur la fin de contrat et notamment les frais de restitution. Les VHS restant peu âgés, le loueur sera très vigilant à l’état général pour assurer sans risque la revente sur le marché de l’occasion. La propriété est quant à elle particulièrement adaptée aux véhicules utilitaires. Les VU sont soumis à une exploitation souvent intensive et sont donc beaucoup plus maltraités en quelque sorte que les VP, d’où l’intérêt pour les entreprises d’en être propriétaire afin d’échapper aux litiges de fin de contrat inhérents au modèle économique de la LLD. Il convient de noter que ces véhicules sont très liquides sur le marché de l’occasion grâce à une forte demande de ce type de matériel.

Des enjeux de gestion différents

Selon le type de véhicule et la population des utilisateurs, l’intervention du gestionnaire de parc sera différente : il jouera soit le rôle de conseiller pour les bénéficiaires de VP, soit le rôle de responsable de matériels pour le choix des VU. Dans les deux cas, le gestionnaire devra prendre du recul pour concilier à la fois les contraintes économiques de son entreprise avec les exigences des conducteurs de VP mais également avec les configurations techniques imposées par l’activité de la société.

La bonne car policy sera celle qui traduira le mieux la politique et les intérêts de l’entreprise tout en valorisant les bénéficiaires de VHS : sensibilité à la technique automobile, capacité d’écoute amplifiée, négociateur et gestionnaire au sens comptable du terme sont les qualités indéniables des responsables de flotte automobile aujourd’hui.

A quoi s’attendre pour 2014 ?

On voit émerger une nouvelle notion : le TCM (Coût total de la mobilité). On raisonne ici purement en utilisation et non plus en possession de VHS. En clair, quels modes de locomotion pour quel usage ?

Cette réflexion est une prise de conscience « écolo-mique »: diminuer fortement les déplacements, intégrer dans la réflexion l’ensembles des collaborateurs et pas seulement les itinérants, privilégier les véhicules verts moins coûteux fiscalement, organiser l’auto-partage ainsi que la mise à disposition de véhicules dédiés plutôt que des véhicules affectés, etc…

De quoi occuper et valoriser la fonction de gestionnaire de parcs automobiles !

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François Gaonac’h a commencé sa carrière chez un loueur (ARVAL) où il a passé plus de cinq ans à faire du développement commercial avec succès, pour finir responsable d’agence. Il a intégré ensuite une autre structure de LLD au sein du Crédit Agricole comme DR, avant de basculer dans l’industrie pour prendre la tête d’un service de financement des ventes, puis comme directeur commercial chez un constructeur de carrosserie frigorifiques. Depuis Juin 2013, il a rejoint l’aventure FATEC Group comme directeur du développement, capitalisant sur son passé de loueur et de financier avec une forte sensibilité du monde du véhicule Industriel.

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