L’entrepreneuriat dans tous ses éclats : lettre ouverte à une France qui manque cruellement de réformes

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Par Guillaume Cairou Publié le 26 juillet 2013 à 3h30

France, tes entreprises souffrent de ton exception économique trop fermée et trop imposée.

Tes réformes restent bien trop timides à l'heure où tes impôts ont pourtant atteint un niveau contre-productif.

Ton économie est menacée de déclin alors que les Français ont en eux toutes les ressources pour participer sereinement à la compétition mondiale. Pourquoi gâches-tu tant de ton potentiel ?

Tu dois, avec détermination, pour retrouver le chemin d'une croissance forte et durable, libérer les énergies et l'initiative des Français. C'est tout le contraire du sens de la politique actuelle.

Pourquoi annoncer soutenir la création d'entreprises mais, dans le même temps, détruire l'auto-entreprise ?

Pourquoi préparer une autre salve de 4 à 6 milliards d'euros de nouveaux impôts pour 2014 après les 22 milliards de hausse de 2012 et les 33 milliards de hausse de 2013 ?

Comment te faire comprendre que de fortes économies de la part de l'État sont plus favorables pour notre économie que les augmentations d'impôts ?

Pourquoi ne réagis-tu pas en constatant que la pression fiscale actuelle a désormais un effet négatif sur ton économie en générale et sur l'emploi en particulier ?

Comment accepter que tu annonces d'un côté vouloir lutter contre le fléau du chômage, que tu annonces de l'autre la hausse des cotisations sociales qui pèsent directement sur le coût du travail ?

Comment accepter que ton taux de prélèvements obligatoires atteigne ainsi un record jamais égalé de 46,6 % l'an prochain, contre 43,9 % en 2011 alors que chacun sait pourtant que la baisse des prélèvements obligatoires est une priorité si l'on veut renouer avec le cercle vertueux de la croissance.

Pourquoi ne tiens-tu pas compte du fait que la survie de beaucoup de tes entreprises n'est pas compatible avec une trop lourde imposition ? Encore moins d'ailleurs avec leur création à l'heure où pourtant tu manques cruellement d'emplois.

Comment comprendre que tu annonces d'un côté des mesures salutaires de simplification de notre vie administrative et de l'autre que tu aies tellement augmenté les impôts que tu sois contrainte de multiplier les exonérations aboutissant à une complexification extrême de ton système fiscal ?

Annoncer une dizaine de mesures pour tenter de stimuler la création d'entreprises, c'est louable; mais comment comptes-tu par exemple que fonctionne ton «visa» pour les créateurs de start-up étrangers qui voudraient lancer leur entreprise en France si tu mets tout en oeuvre fiscalement pour les en dissuader dès l'origine ?

Ne comprends-tu pas que tu ne pourras pas faire l'économie de réformes structurelles importantes dans le domaine de la protection sociale et de la fiscalité ?

Comment dès lors accepter que tu ne crées pas une fiscalité favorisant la production et l'emploi alors que la structure de ta fiscalité pèse plus lourdement sur le travail que dans les autres pays de l'OCDE et que ceci est un handicap majeur pour nous, entrepreneurs ?

Ne comprends-tu pas que la crainte de nouvelles taxes sur les revenus génère aujourd'hui des comportements nocifs chez les Français ? Ils limitent leurs dépenses et donc de ta consommation.

Ne constates-tu pas ainsi le niveau de ton taux d'épargne ? S'il n'a jamais été aussi élevé, c'est tout simplement que les Français ont peur.

Comment accepter que ta pression fiscale trop importante, tes salaires trop bas, tes charges trop hautes et ton marché du travail trop rigide conduisent à des départs de plus en plus nombreux de tes têtes chercheuses ?

Comment, à force de persister à ignorer toutes les réalités économiques les plus simples, comptes-tu ne pas t'enliser dans une grave récession ?

France, tu dois entamer un virage. Tu es à un tournant de ton destin. Tu dois baisser tes impôts de 70 milliards d'euros au moins, réduire tes dépenses publiques notamment de fonctionnement, t'entendre avec l'Allemagne pour tenter de réduire ton déficit commercial. Tu dois améliorer l'emploi pour restaurer la confiance des Français qui n'a jamais été aussi basse.

France, pourquoi continues-tu de tenter de colmater des brèches incolmatables ? Pourquoi ne te penches-tu pas enfin sur les réformes structurelles dont tu as pourtant tant besoin ? Pourquoi n'incites-tu pas à la création, à l'investissement et même disons-le à l'enrichissement ? Pourquoi ne valorises-tu pas l'initiative et même la prise de risques dès le plus jeune âge ?

Enfin, qu'attends-tu pour instaurer une dévaluation fiscale (comme en Allemagne) visant à abaisser le coût du travail pour les entreprises exportatrices ? car ta chance, ce sont tes entrepreneurs !

Qu'attends-tu pour mettre en place une réforme structurelle de l'impôt sur les sociétés ? Et une vraie modulation du taux en fonction de la taille de l'entreprise ?

En tous les cas, n'attends plus pour baisser les cotisations sociales pour alléger le coût du travail pour les entreprises qui recrutent car tu ne peux plus attendre pour libérer tes énergies des contraintes que tu as crées. Réveille toi !

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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