Engie: après un début d’année 2017 difficile, Isabelle Kocher reprend la main

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Par Michel Delapierre Modifié le 3 avril 2017 à 9h45
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@Engie - © Economie Matin

Pour la directrice générale d’Engie, Isabelle Kocher, le début 2017 ressemblait étrangement à la fin d’année 2016 : compliqué.

Des rumeurs qui n'en finissaient plus

Sur fond de résultats du groupe en demi-teinte, elle avait d’abord dû gérer la rumeur sur son projet de reprise en main de Suez Environnement dont Engie détient toujours près de 34% du capital. Face à la levée de bouclier de Jean Louis Chaussade le patron de Suez et au scepticisme des marchés, la rumeur fut rapidement démentie. Vint ensuite la rumeur sur l’existence de tensions entre elle et Gérard Mestrallet, le président du conseil d’administration d’Engie. Egalement rapidement démentie, cette rumeur n’en a pas moins alimenté les scénarios les plus fous et fragilisé la directrice générale durant quelques semaines.

Des résultats conformes aux attentes du marché

Ces épisodes semblent désormais derrière elle. Début mars, Isabelle Kocher a ainsi détaillé les résultats de son groupe et réussi à rassurer les marchés. Engie accuse désormais une perte de 400 millions d’euros sur son exercice 2016, loin des 4,5 milliards de 2015. Son chiffre d’affaires baisse de 4,6%, à 66,6 milliards d'euros mais sa dette nette baisse aussi de 2,9 milliards pour un total de 24,8 milliards d'euros à fin 2016. Enfin, son résultat net récurrent de 2,5 milliards d'euros (-4,3%) hors éléments exceptionnels est conforme aux prévisions.

Pour 2017, la directrice générale annonce un retour de la croissance. Elle promet un résultat net récurrent entre 2,4 et 2,6 milliards d'euros et un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 11,3 milliards contre 10,7 milliards en 2016. Ces annonces ont été plutôt bien accueillies par les marchés. Le cours de bourse d’Engie est ainsi passé de 11,54 euros le 28 février 2017 à 13, 22 euros au 31 mars.

Une validation de sa stratégie "verte"

Au delà des chiffres, c’est surtout la validation par les marchés de sa stratégie vers les énergies décarbonées qui est particulièrement notoire. Ils ont envie de la croire et vont l’aider. Or, pour la seule femme patronne d’une entreprise du CAC 40, celle qui a décidé d’ancrer son groupe dans la transition énergétique, ce n’est pas rien. Avec Isabelle Kocher, Engie ne mise désormais plus sur le nucléaire, abandonne ses usines de charbon et met le paquet sur les biogaz et la production d’électricité propre. Tant que les résultats sont conformes, les marchés applaudissent.

Pour couronner son retour de forme, la directrice générale vient en outre de recevoir le soutien renouvelé de l’Etat. "L’État soutient pleinement Isabelle Kocher, confirme-t-on à Bercy. Le plan de transformation d’Engie demande de la patience car il prendra plusieurs années". La période de doute semble donc levée, la directrice générale fait désormais le plein de soutiens en interne comme en externe. Le jeu des rumeurs va probablement s’essouffler, pour un temps du moins, et lui permettre de se concentrer pleinement sur la réalisation de ses objectifs de croissance.

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