Il ressort d’un nouveau rapport de l’OCDE que les pays devraient faire plus d’efforts pour proposer des services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants (EAJE) de qualité et abordables afin de favoriser la mobilité sociale et de donner à plus d’enfants la possibilité d’exploiter pleinement leur potentiel.
L’édition 2017 de Petite enfance, grands défis montre que ces dernières années, la plupart des pays ont accru leurs investissements afin de développer la préscolarisation et d’ouvrir plus de structures d’accueil et d’écoles. Il serait désormais souhaitable d’améliorer les conditions de travail des enseignants, d’assurer un accès équitable à tous les enfants et d’instaurer de nouvelles méthodes d’enseignement.
Tous les enfants tirent profit de services d’EAJE de qualité. Les données de l’enquête PISA 2015 indiquent que dans quasiment tous les pays de l’OCDE, les jeunes de 15 ans qui ont été préscolarisés lorsqu’ils étaient petits obtiennent de meilleurs résultats que les autres. Les enfants issus de milieux défavorisés sont ceux qui en profitent le plus et les auteurs du rapport estiment que c’est en ciblant ces enfants qu’on obtient les meilleurs résultats.
« Mettre à disposition de tous les enfants des services d’accueil et d’éducation de qualité permet de jeter les bases du développement futur des compétences, favorise la mobilité sociale et soutient la croissance inclusive » a déclaré Mme Gabriela Ramos, Directrice du Cabinet de l’OCDE et Sherpa du G20, à l’occasion de la présentation du rapport au Mexique.
Les dépenses d’EAJE représentent en moyenne 0.8 % du PIB dans les pays de l’OCDE et sont constituées à 80 % ou plus de fonds publics.
En moyenne, un tiers environ des enfants de moins de trois ans sont préscolarisés dans les pays de l’OCDE. Le taux de préscolarisation est cependant très variable, il oscille entre moins de 10 % au Mexique, en République slovaque et en République tchèque, et plus de 50 % dans les pays nordiques (sauf la Finlande et la Suède), en Belgique, en France, au Luxembourg et aux Pays-Bas.
Le taux de préscolarisation des enfants de trois ans a augmenté de plus de 15 points entre 2005 et 2014 dans plusieurs pays : Autriche, Chili, Fédération de Russie, Israël, Lettonie, Mexique, Pologne, Portugal et Slovénie. En moyenne dans l’OCDE, 70 % des enfants de trois ans sont préscolarisés, avec un taux qui va de 20 % ou moins en Australie, en Grèce, en Suisse et en Turquie, à 95 % ou plus en Belgique, en Espagne, en France, en Islande et en Norvège.
La préscolarisation pendant au moins un an est universelle ou quasi-universelle dans la plupart des pays de l'OCDE, ce qui marque une avancée importante en vue des Objectifs de développement durable en matière d’éducation. Au moins 90 % des enfants de quatre ans sont déjà inscrits dans le préprimaire ou le primaire dans deux tiers des pays pour lesquels des données sont disponibles.
Le rapport met en avant plusieurs résultats et recommandations :
· Des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail permettraient d’attirer des jeunes vers le professorat et de les maintenir en poste. Pourtant, l’Autriche, la Corée, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la Turquie sont les seuls pays où au moins 25 % des enseignants en préprimaire ont moins de 30 ans.
· Alors que dans la plupart des pays, ils doivent avoir au moins une licence, les enseignants de l’EAJE gagnent moins que leurs pairs de l’enseignement secondaire ou supérieur, et 74 % seulement du salaire moyen d’un travailleur à temps plein diplômé du supérieur. Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, neuf enseignants du préprimaire sur dix sont des femmes, contre environ quatre sur dix dans l’enseignement supérieur.
· Rendre les services d’accueil des tout-petits plus abordables aiderait plus de mères de très jeunes enfants à reprendre le travail et à mieux concilier vie privée et vie professionnelle. Plus de 70 % des mères au Danemark, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal, en Slovénie et en Suisse travaillent, et ce sont aussi ces pays qui enregistrent les taux de préscolarisation les plus élevés.
· Le rôle des parents est essentiel. Le fait d’aider ses enfants à apprendre à la maison et d’avoir plus de contacts avec les équipes enseignantes est étroitement lié à la réussite scolaire future et au développement socio-émotionnel des enfants.
· Des services d’EAJE de qualité bénéficieront le plus aux enfants défavorisés, notamment parce qu’ils leur fourniront les bases pour réussir dans les apprentissage futurs et qu’ils favoriseront le développement de leurs compétences socio-émotionnelles.
Le rapport est disponible à l’adresse https://www.oecd.org/edu/starting-strong-2017-9789264276116-en.htm. Un rapport complémentaire, Starting Strong V - Transitions from Early Childhood Education and Care to Primary Education, à https://www.oecd.org/edu/school/starting-strong-v-9789264276253-en.htm