Selon Aggregated Gas Storage Inventory (AGSI), une plateforme européenne chargée de réunir les données liées aux réserves nationales de gaz, celles de la France seraient remplies à 90,06% au 25 août 2022.
Atteindre 100% au 1er novembre 2022
Selon l’AGSI, les deux gestionnaires du réseau de transport de gaz en France ont tous les deux vu leur stock atteindre 89%. Terega a rempli 91,21% de ses capacités de stockage, tandis que Storengy, appartenant au groupe énergétique Engie, a rempli 89,67% de ses stockages. Si normalement les réserves de gaz doivent être remplies à 85% au 1er novembre, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a annoncé que cette année (en 2022), il fallait qu’au 1er novembre les stocks soient plein à 100%.
En effet, en réponse aux sanctions économiques pour avoir envahi l’Ukraine, la Russie a décidé de réduire son exportation de gaz vers l’Europe. Gazprom, le géant russe du gaz a notamment baissé les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream 1 et a arrêté de livrer certains pays. Le problème est que pour Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, le gaz va jouer un grand rôle pour la croissance européenne.
La Russie : fournisseur de 40% du gaz européen
La croissance européenne « va dépendre des décisions de Vladimir Poutine sur le gaz », a indiqué le ministre de l’Economie sur France 5 mercredi 24 août 2022. « Si jamais il décide de couper le gaz pour l’UE et la zone euro, nous évaluons l’impact sur la croissance, pour la seule France, à un demi-point de PIB, et sans doute davantage pour d’autres économies plus dépendantes du gaz russe que nous », explique-t-il. En effet, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie fin février 2022, l’Europe importait 40% de son gaz de la Russie.
Chez nos voisins outre-Rhin, la dépendance au gaz Russe est supérieure à la moyenne. L’Allemagne importait avant la guerre 55% de son gaz de la Russie. Pour Kraus Müller, le patron du régulateur allemand d’énergie, les réserves ne pourraient pas être remplies au 1er novembre 2022. Si la France va atteindre son objectif, « l'approvisionnement de l'énergie cet hiver dépendra des températures, du programme de maintenance d'EDF pour ses centrales (nucléaires) et de notre sobriété », a prévenu Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie.