L'Union européenne a enfin pris le problème de la hausse vertigineuse et sans fin des factures d'énergie à bras le corps. Plusieurs mesures ont été décidées par les ministres européens de l'Énergie.
Réduire les factures d'électricité et de gaz pour les ménages et les entreprises en Europe, c'est devenu une nécessité pour les Vingt-Sept, tous confrontés à la flambée des prix de l'énergie. Plusieurs mesures proposées par la Commission européenne ont été validées par les ministres européens de l'Énergie réunis en fin de semaine dernière. Les producteurs d'électricité nucléaire et renouvelable vont devoir composer avec un plafonnement des prix à partir du 1er décembre. Le plafond est fixé à 180 euros le mégawattheure. La différence entre le prix de gros du marché et ce plafond (autrement dit, les « superprofits ») sera reversée aux États qui pourront utiliser ces surplus pour faire baisser les factures.
Les superprofits dans le collimateur
Selon la Commission européenne, ce sont 140 milliards d'euros de recettes supplémentaires qui pourraient être générées. Cette mesure s'appliquera jusqu'au 30 juin 2023. Les producteurs et les distributeurs de gaz, de pétrole et de charbon seront assujettis à une contribution temporaire de solidarité. Les États membres s'engagent également à économiser 5% d'électricité durant les heures de pointe, ce jusqu'au 31 mars 2023. Un autre palier à 10% a été validé, mais il n'est pas contraignant.
Mésentente sur le gaz
Les Vingt-Sept ne sont cependant pas parvenus à s'entendre sur une mesure phare : le plafonnement du prix de gros du gaz. La France et une quinzaine d'autres pays veulent que ce plafond s'applique à l'ensemble des importations de gaz en Europe. Mais la Commission, l'Allemagne et quelques autres estiment qu'il ne faudrait plafonner que les importations russes (qui couvrent actuellement 9% des besoins européens). En plafonnant toutes les importations, ils craignent en effet que les producteurs de gaz se détournent du marché européen.