La crise sanitaire du Covid-19 s'est rapidement muée en crise économique, forçant les États du monde entier à s'endetter pour pallier la chute de l'activité. L'endettement mondial pourrait atteindre un triste record et dépasser la barre des 277.000 milliards de dollars.
Un endettement mondial record
L'addition du Covid-19 va être salée, les États vont devoir faire face à un endettement mondial record de 277.000 milliards de dollars selon l'étude de l'Institute of International Finance (IIF) publiée mercredi 18 novembre 2020. L'IIF qui regroupe plus de 400 banques et institutions bancaires à travers le monde pose dans son étude la question à 277.000 milliards de dollars : comment rembourser les obligations et emprunts syndiqués de pays émergents arrivant à échéance ?
Cet endettement mondial colossal qui représentera à la fin de l'année 2020, 233.400 milliards d'euros, est en partie dû à la crise du coronavirus qui selon l'IIF a forcé les États à très largement emprunter pour financer les mesures de soutien de leurs économies nationales.
Un remboursement beaucoup plus coûteux
Les pays développés sont les principaux acteurs de cette hausse de l'endettement mondial. À la fin du troisième trimestre de 2020, la dette globale des pays développés a fait un bond de 432%, contre 380% à la fin de l'année 2019. Les pays émergents ont pour leur part un ratio avoisinant les 250%.
Ainsi, dans la zone euros la dette a augmenté de 1.500 milliards de dollars, soit 1266,82 milliards d'euros sur la période des neuf premiers mois de 2020 pour accoucher à la fin de l'année d'un endettement de 53.000 milliards de dollars ( 44.760 milliards d'euros) fin septembre 2020.
La question du remboursement de cette dette record s'avère épineuse. L'IFF estime qu' « il y a d'importantes incertitudes sur la manière dont l'économie mondiale pourra se désendetter à l'avenir sans conséquences négatives importantes pour l'activité économique ».
L'IIF rappelle que fin 2021, 7.000 milliards de dollars d'obligation et d'emprunts syndiqués de pays émergents arriveront à échéance, 15% d'entre eux sont libellés en dollars américains. Malgré la faiblesse des taux d'intérêts de ces prêts, la baisse des recettes fiscales va en rendre le remboursement « beaucoup plus coûteux ».