Chirac avait le salon de l’Agriculture, Macron a le salon Vivatech. Qui met le mieux en valeur un bipède président ? Un taureau ou un robot ? A ce niveau, « chacun son mauvais goût », comme dirait un de mes amis expert en art, marchand et collectionneur.
Mais laissons la parole à notre nouveau président Macron, en visite hier au salon de la technologie : « En France, on aime l’entrepreneur à condition qu’il ne réussisse pas trop bien […]. Quand il commence à réussir trop bien, on le jalouse, on le stigmatise et, souvent, on le fiscalise, c’est terminé ! […]. Je veux lever les contraintes. »
Glaps… N’oublions pas que cet homme était le Premier ministre d’un gouvernement socialiste, il y a quelques mois. Un tel revirement, un tel cheminement intellectuel est miraculeux. Il n’y a pas d’autre mot qui me vienne à l’esprit. Ce n’est pas « en marche », c’est « au galop ». Cette phrase d’Emmanuel Macron dénonce le cœur même de la tromperie de l’Etat-providence qui tolère que ses citoyens-administrés-contribuables-redevables gagnent de l’argent, mais dès qu’ils en ont « trop », cet argent est confisqué par l’Etat qui sait mieux que ceux qui l’ont gagné comment le dépenser (en clientélisme électoral) ou même pire encore, l’investir (en capitalisme de copinage) !
Le miracle de Saint Fisc opère alors. L’argent privé – honteusement gagné en exploitant quelques faibles – devient public et peut alors répandre le bien. Voilà que Macron renierait cette église, ses saints et ses miracles ! Il va « lever les contraintes », renverser les étals des marchands du temple, donner un coup de pied au derrière des grands prêtres… ! Mmmmm, du calme, pas d’exaltation. En fait, non, pas du tout.
Notre nouveau président Macron entend créer un : « fonds pour l’innovation doté de 10 Mds€ […]. L’Etat investira massivement […] aura besoin de vos investissements massifs ».
Rien de changé sous le soleil.
Un autre « machin » va se rajouter aux myriades de « machins » déjà existants, gérés par la bureaucratie et la Parasitocratie existante. Nous avons déjà la Banque publique d’investissement, la Caisse des dépôts, l’Anvar…Cela ne suffit probablement pas. Quels seront les domaines de prédilection du fonds-Macron ? Les secteurs de l’environnement, de la santé ou encore des transports… Les secteurs phares du capitalisme de copinage. On sait ce que ça donne.
Un exemple pour ceux qui, contrairement à la mule du pape, ont une mémoire de poisson rouge : Environnement + transports = portiques écotaxes. Merci Ségolène Royal pour cette pollution visuelle rémanente à 1 Md€. Non, monsieur Macron, bonne analyse mais mauvaise solution : l’impôt ne remplace pas l’épargne ; ceux qui épargnent et qui ont gagné de l’argent sont les mieux placés pour savoir combien, où et comment investir. C’est ce qu’on appelle la démocratie du marché. C’est l’inverse du dirigisme.
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